Disparition d'Émile: une altercation entre le grand-père et le jeune agriculteur interroge

Une dispute a éclaté le matin même de la disparition de l’enfant au hameau du Haut-Vernet. Un tracteur a aussi été aperçu ce matin-là dans l’artère étroite du hameau. Autant d’éléments qui ont poussé les enquêteurs à perquisitionner pendant presque deux jours le domicile du jeune agriculteur.

C’est un évènement troublant, connu et analysé depuis le début de l’enquête par la Section de recherches (SR) de Marseille, mais qui explique aujourd'hui les récentes investigations menées au hameau de Roussimal au Vernet.

Une dispute a éclaté le matin même de la disparition d’Émile dans le hameau du Haut-Vernet a appris BFM DICI. Un échange vif et houleux entre deux personnages clés: le grand-père du petit garçon et Romain*, le jeune agriculteur chez qui des perquisitions ont été menées la semaine dernière.

"Il a hurlé de bon matin sur mon cousin"

L’objet du litige porte sur l’utilisation d’un godet, la pelle d’un tracteur, pour aplatir une surface de terre dans le cœur du hameau. Des travaux qui auraient été menés quelques temps avant le samedi 8 juillet devant l’habitation de Marc*, le cousin de Romain. Un jeune homme qui n'est pas inconnu des enquêteurs puisqu’il est l’un des deux seuls témoins à avoir vu Émile pour la dernière fois avant sa disparition. Ces travaux, découverts par la famille d’Émile lors de son arrivée estivale, ont mis le grand-père du petit garçon en rage car l'un de ses murs aurait été dégradé.

"Le grand-père estimait que ces petits travaux avaient été fait devant chez lui. Il a hurlé de bon matin sur mon cousin et m’a même réveillé. Ce n’est pas la première fois. Il gueule sur tout le monde!" indique Marc à BFM DICI.

Selon les déclarations du jeune homme, Romain n’a pas répondu au grand-père d’Émile et s’est réfugié chez lui. Puis, les deux cousins se sont rendus dans un champ voisin pour déplacer des vaches.

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Un tracteur aperçu dans le hameau

Romain est-il monté en tracteur jusqu'à la maison de son cousin ce matin-là? "Non, il est venu chez moi à pied" répond du tac au tac Marc. Pourtant, un tracteur a bien été aperçu par au moins un habitant du hameau le samedi 8 juillet au matin.

"Des tracteurs dans les champs autour, il y en avait puisque c’était la saison. Mais un tracteur sur le chemin principal du hameau qui ne dessert aucun champ, c’était la première fois que je voyais ça" confie ce voisin qui n’a pas réussi à identifier l’agriculteur qui était sur l'engin.

"Il y a d’autres agriculteurs qui moissonnaient à cette période. Franchement, je ne comprends pas ce que les enquêteurs cherchent. Un enfant disparait et on vient s’intéresser à un jeune qui n’a rien à voir avec ça. Faut pas s’étonner si rien n’avance" s'indigne Marc, agacé par les "rumeurs et les gens qui parlent sans savoir" à propos de son cousin.

La question d'un coup de téléphone entre les cousins

Marc et Romain sont très liés. De la même génération, ils ont été élevés quasiment ensemble et passent souvent du temps à deux. Dans l'après-midi du samedi 8 juillet, un appel téléphonique a été passé du portable de Romain vers celui de son cousin. Un coup de fil qui a fait tiquer les enquêteurs.

"C’est mon cousin, je ne vois pas où est le mal qu’on s’appelle" jure Marc qui a déjà été longuement entendu par les gendarmes.  

Où était Romain ce jour-là en fin d’après-midi? Son cousin assure "ne pas le savoir". Mais l’entourage du jeune agriculteur jure qu’il n’était pas au hameau du Haut-Vernet. Autant d’interrogations que souhaitent éclaircir les enquêteurs de la SR de Marseille.

Quelques heures après la disparition d’Émile, la mère de Romain était l’une des premières personnes entendues par les gendarmes. Son véhicule a été inspecté tout comme le tracteur de son fils. Avant que son habitation ne soit perquisitionnée mardi dernier, sans que ces nouvelles investigations ne livrent un élément probant pour l’instant.

(*) le prénom a été changé   

Valentin Doyen