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Ligue Magnus: pourquoi Gap et Briançon, tout en bas du classement, n'y arrivent pas cette saison

Cette saison de Ligue Magnus ressemble à un long chemin de croix pour les Diables Rouges et les Rapaces. Les deux clubs haut-alpins ne décollent pas du fond du classement et occupent même les deux dernières places.

La photographie du classement de la Ligue Magnus est cruelle. Briançonnais et Gapençais enchaînent les défaites. Encore ce mardi 30 janvier dans la soirée, les deux clubs haut-alpins sont tombés à domicile, face à Anglet pour les Diables Rouges (0-1), et Bordeaux pour les Rapaces (4-5).

Les deux équipes comptent 27 défaites chacune, pour dix victoires à Gap et seulement huit à Briançon. Pour les Briançonnais, à la fois pire attaque et pire défense du championnat, la saison ressemble à un long calvaire. Le bilan est à peine plus reluisant pour les hockeyeurs de la capitale douce, huitième attaque (sur 12) et troisième pire défense.

Il faut dire que le niveau de la Ligue Magnus s'est élevé ces dernières saisons. Eric Blais, désormais ex-entraîneur des Rapaces, l'avait souligné auprès du média spécialisé plandematch.fr. Et face aux grosses écuries, les Haut-Alpins n'ont pas suivi.

Quels moyens pour les clubs?

La première explication, la plus logique, concerne l'argent. Les budgets de nos clubs sont faibles par rapport à leurs concurrents. En 2022, le budget moyen en Ligue Magnus se montait à 2,2 millions d'euros, alors que Gap n'alignait que 1,7 million. Un million difficilement atteint par Briançon.

Cette saison, les Rapaces ont encore réduit leur enveloppe, passant à 1,4 million. En face, les mastodontes du championnat comme Grenoble ou Angers atteignent respectivement cinq et presque quatre millions. L'écart est trop grand et la qualité de l'effectif s'en ressent.

Les clubs des Hautes-Alpes, des historiques du hockey français, sont engagés sur la même voie que Villard-de-Lans ou Morzine. Avec la professionnalisation grandissante, de nouveaux acteurs ont émergé dans des grandes villes. L'exemple le plus récent est à Marseille, avec les Spartiates, cinquièmes du championnat. Ces "nouveaux riches" sont portés par un tissu économique beaucoup plus dense et plus solide que dans les vallées des Hautes-Alpes.

Manque de leadership

Mais d'autres ressorts, cassés pour les Haut-Alpins, peuvent permettre de lutter avec des équipes plus fortunées. Dans l'entourage des Rapaces, on note notamment un manque de leadership dans le vestiaire. Un ou quelques joueurs qui prendraient en mains la destinée de l'équipe.

Cette année, des clubs de Première Division ont déposé des dossiers pour accéder à la Magnus. Il y aura donc des relégations, et les Diables comme les Rapaces sont concernés au premier chef par le risque de descendre en division inférieure. Un véritable drame pour les supporters locaux.

Dans ce contexte, un retour au premier plan des clubs haut-alpins paraît difficilement envisageable, mais des motifs d'espoir existent. Briançon s'est restructuré et le jeu pratiqué est encourageant. Alors qu'à Gap, on envisage la création d'un centre de formation, dirigé par le meilleur entraîneur de France en 2022-2023, Eric Blais. Le hockey haut-alpin va continuer à se battre pour exister.

Ugo Marseille