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Fermeture des Terrasses solidaires de Briançon: un campement de substitution mis en place

La fermeture de la structure d'hébergement d'urgence a été annoncée mardi par les associations qui dénoncent une inaction de l'État. Un terrain a depuis été mis à disposition par le diocèse de Gap.

Après plusieurs heures de discussion en interne, les administrateurs des Terrasses solidaires de Briançon ont finalement décidé de fermer les portes de la structure d'urgence ce mardi soir, près de deux ans après une première fermeture temporaire.

Face à la situation, le diocèse de Gap a mis un terrain à disposition des associations afin de permettre un accueil minimum des exilés. Ce campement de substitution nécessite toutefois des couvertures et des tentes dont manquent les associations.

"Nous espérons un élan de solidarité [...] Nous manquons de bénévoles, les équipes sont épuisées et nous avons besoin de nouvelles énergies pour organiser ce nouveau campement", explique Marjolaine Bert, administratrice au sein des Terrasses Solidaires.

Une capacité d'accueil régulièrement dépassée

Pour justifier la fermeture du centre de Briançon, les bénévoles des associations ont dénoncé l’inaction de l’Etat en matière d’hébergement d’urgence. Ils ont également fait part de leur épuisement alors que la capacité d'accueil maximale était constamment dépassée.

La nuit précédant la fermeture, 215 personnes ont été hébergées, un total porté à 326 en comptant les personnes ayant été accueillies à travers le Briançonnais, alors même que la capacité maximale et légale d'accueil est fixée à 80 personnes par nuit.

Une situation qui s'aggrave depuis le mois de mai alors que l'ouverture d'un centre d'hébergement d'urgence, géré par l'État, est réclamée depuis 2017 par les associations.

Des "excuses" réclamées par Arnaud Murgia

Après l'annonce de la fermeture de la structure d'urgence, le maire de Briançon, Arnaud Murgia, a réagi dans un communiqué. "Plutôt qu’une conférence de presse pour nous annoncer que les Terrasses Solidaires ferment, j’aurais préféré de la part des associations des excuses", a réclamé l'édile.

"Des excuses pour les sapeurs-pompiers agressés ces derniers jours. Des excuses pour les tirs de mortiers sur les gendarmes à la frontière début août, qu’ils n’ont jamais condamnés", égrène le maire de Briançon. "Des excuses encore pour le squat des Jeunes Pousses", a-t-il poursuivi.

Enfin, l'élu "appelle plus que jamais le préfet et l’État à renforcer les contrôles à la frontière et à faire exécuter les OQTF pour sortir de cette situation que notre ville n’a pas voulu et ne veut toujours pas".

Arnaud Murgia a également écrit à la Première ministre, Élisabeth Borne, comme les responsables des Terrasses solidaires, pour l'alerter de la situation.

Une situation déjà vécue en 2021

Une situation similaire avait déjà été vécue en octobre 2021. Débordé par l'afflux de migrants, le lieu avait été confronté à l'arrivée de près de 200 personnes pour 80 places et avait dû fermer ses portes.

Le diocèse de Gap et la paroisse Sainte-Catherine avaient alors apporté leur soutien aux Terrasses solidaires pour accueillir les migrants. Une tente de 100 m2 de l'ONG Médecins Sans Frontières avait pu être déployée tandis que la préfecture des Hautes-Alpes avait refusé d'"initier un dispositif d'accueil", préférant renforcer la présence policière à la frontière franco-italienne.

Jérémie Cazaux avec Juliette Vignaud