BFM DICI
bfmdici

Cruis: deux opposantes au parc photovoltaïque condamnées à 1.200 euros d'amende avec sursis

Les deux militantes ont été reconnues coupables "d’entrave à la circulation" et de "violation de propriété privée". Elles ont prévu de faire appel.

Deux opposantes au parc photovoltaïque de Cruis (Alpes-de-Haute-Provence) ont été condamnées à 1.200 euros d'amende avec sursis, ce mardi 6 février, a appris BFM DICI. Il s'agit de Claudine Clovis, 72 ans, et Sylvie Bitterlin, âgée de 60 ans.

En octobre 2023, les deux femmes s'étaient allongées en travers du chemin d'engins de chantier sur des terrains forestiers. Outre leur amende, elles devront régler 5.000 euros de frais d'avocat engagés par la multinationale Boralex, qui gère le projet du parc.

Le tribunal a rejeté la justificiation de la liberté de manifester, estimant le blocage comme discriminant. L'argument des dommages irréversibles sur le biodiversité avancé par le collectif a également été rejeté, faute de preuves.

Elles devraient faire appel de la décision

La fin d'une péripétie judiciaire pour le collectif, très engagé contre le projet de centrale photovoltaïque en construction dans la commune des Alpes-de-Haute-Provence. Les deux militantes ont par ailleurs été largement applaudies à leur sortie du tribunal.

Environ 80 personnes étaient présentes à Digne-les-Bains pour les soutenir. À l'annonce du verdict, c'était la douche froide.

"Les espèces protégées ne reviendront pas. Le sol a été détruit d’une manière incroyable", dénoncé Marie, militante au sein du collectif Elzéard Lure en résistance.

"On ne peut pas faire n’importe quoi parce que l’on a de l’argent, comme détruire des forêts", ajoute Nadine, elle aussi militante.

De leurs côtés, les avocats des deux militantes leur ont conseillé de faire appel. "L’appel sera certainement un outil comme un autre pour continuer à avancer dans la révélation d’une abomination", ont réagi les deux femmes.

"Seules les voies légales peuvent nous permettre de passer au-dessus de cette absurdité, de cette démence", insistent-elles. Elle devrait suivre le conseil de leurs avocats dans les dix prochains jours.

Une mobilisation qui dure chez les militants

En 2023, le chantier de la future centrale solaire de 17 hectares de Cruis a été la cible de dégradations et d’entraves au bon déroulement des travaux. Les opposants avaient fait état de la présence d’espèces sur le site et contestent la légalité du chantier.

Récemment, 400 panneaux photovoltaïques du chantier du site de Cruis ont aussi été incendiés volontairement. L'entreprise a dénoncé "un acte de sabotage".

Les militants, eux, ne comptent pas arrêter leur mobilisation contre le projet de parc photovoltaïque malgré ce jugement.

Thibaut Ghironi et Sandrine Baccaro avec Milan Busignies