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Colère des agriculteurs: le Modef, syndicat agricole, veut faire entendre sa voix dans les Alpes du Sud

Des agriculteurs italiens manifestent à Cuneo, en Lombardie, ce mercredi. (Illustration)

Des agriculteurs italiens manifestent à Cuneo, en Lombardie, ce mercredi. (Illustration) - MARCO BERTORELLO / AFP

Le mouvement de défense des exploitants familiaux porte des revendications différentes et des modes d'action différents pour exprimer leur colère.

Blocages de l’A51, barrages filtrants, opérations réétiquetage dans les grandes surfaces… Ces derniers jours, les actions menées par les syndicats agricoles majoritaires (FNSEA et Jeunes Agriculteurs) se succèdent dans les Alpes du Sud. Mais d’autres organisations, comme le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), portent parfois des revendications et des modes d’action différents.

"Le monde agricole ne va pas bien, et, évidemment, on soutient le mouvement", clarifie d’emblée Christian Reynaud, président du Modef dans les Hautes-Alpes, auprès de BFM DICI. "Mais il faut faire attention", poursuit-il.

Pour le syndicaliste, le monde agricole "n’obtiendra des choses qu’avec l’appui de la société". D’où la nécessité de ne pas aller trop loin. Et de faire attention à ce que les modes d’action ne soient pas trop contraignants pour le reste de la population.

"Les normes agricoles protègent le consommateur"

Le syndicat se distingue de la FNSEA aussi sur le volet des revendications. Pour eux, trois priorités: des prix rémunérateurs, l’application du coefficient multiplicateur et des prix garantis et fixés par l’Etat.

Après une rencontre avec la Direction départementale des territoires (DDT) le jeudi 25 janvier, le Modef a aussi fait part dans un communiqué de son point de vue différent sur les importations agricoles et les normes de production requises en France.

D’après eux, entre 2000 et 2018, les importations françaises de produits agricoles et alimentaires auraient enregistré un bond de 96%. Et si la FNSEA et le Modef s’opposent tous les deux à une trop grande importation des produits étrangers, ils n’en tirent pas les mêmes conclusions.

"On ne s'oppose pas aux normes agricoles"

"Nous, on ne s’oppose pas aux normes agricoles. On pense qu’elles protègent le consommateur, notamment de produits dangereux. Ce qui nous pose problème dans l’importation des produits étrangers, c’est que des produits qui pourraient être à risque pour la santé du consommateur, soient autorisés à la vente", explique Christian Reynaud.

Plus globalement, le Modef “considère qu’il faut mettre un coup d’arrêt à l’industrialisation de l’agriculture”. Une voie qui n’a pas forcément été suivie par la FNSEA au niveau national depuis de nombreuses années.

Julie Cedo