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Chasse: les priorités du nouveau président de la fédération des Alpes-de-Haute-Provence

André Pesce est le nouveau président de la fédération de chasse des Alpes-de-Haute-Provence.

André Pesce est le nouveau président de la fédération de chasse des Alpes-de-Haute-Provence. - Laurie Charrié / BFM DICI

André Pesce a pris la succession de Max Isoard, qui n'a pas été réélu après plus de trente ans à ce poste. Critiques contre les chasseurs, chasse à la glu, loup: il a pris la parole ce vendredi sur les sujets sensibles.

"C’est une immense fierté de rassembler 7000 chasseurs (…) et de faire reconnaître que la chasse est une entité de notre ruralité." André Pesce, le nouveau président de la fédération des chasseurs des Alpes-de-Haute-Provence, est engagé et déterminé à donner une nouvelle image de la chasse. Il vient de succéder à Max Isoard, qui occupait ce poste depuis plus de trente ans.

"La chasse est une passion et c’est ce que je veux transmettre aux générations futures malgré toutes les attaques que nous subissons", a affirmé André Pesce ce vendredi.

Pour le président, ces attaques sont injustifiées: "nous sommes les représentants les plus importants de la biodiversité et de l’écologie". L'intéressé pense qu’un travail de coopération est possible entre les chasseurs et les écologistes qui, selon lui, se trompent de cible. Il appelle à dépasser ce combat qu'il juge idéologique. "Quand j’entends 'chasseurs assassins', je pense que nous ne méritons pas ça", regrette André Pesce.  

Redonner la voix aux chasseurs

Si le nouveau président veut grâce à ses nouvelles fonctions redonner la voix aux chasseurs, comment compte-t-il s'y prendre? 

Il s'agit d'abord d'agir sur la communication et de faire prendre connaissance aux gens que "la chasse n’est pas une barbarie" mais plutôt "un lien qui unit l’homme et la nature". Et d'ajouter: "c’est une tradition séculaire. (...) Il est vrai que la chasse doit évoluer. Mais on doit rester ancrer dans notre nature". Il insiste: "sans la chasse, demain il n’y aura plus de biodiversité".  

La chasse à la glu, une "tradition"

Une rencontre avec le nouveau président ne pouvait pas se faire sans l'évocation de la chasse à la glu -désormais interdite-, un sujet délicat dans les Alpes-de-Haute-Provence. Quelle est sa position à ce sujet?

"La chasse à la glu n’est pas une barbarie. C’est une tradition. Est-ce que ce n’est pas mieux de voir le pépé qui apprend à son petit-fils à gluer plutôt que de le voir passer des heures devant sa console?"

Pour le président, la jeune génération perd le contact avec la nature. Il soutiendra cette tradition de la chasse à la glu, qui perdure encore dans quelques départements, dont celui des Alpes-de-Haute-Provence.  

André Pesce, aussi maire de la commune rurale du Fugeret, est particulièrement sensible à la problématique du loup.

"Il faut arrêter l'hypocrisie de l'État"

"Il faut arrêter l’hypocrisie de l’État, etc, a-t-il affirmé. Mettons-nous autour d’une table et discutons. (...) Aujourd’hui, les éleveurs ne vivent plus. (...) Et que dire du gibier? Le loup chasse toute l’année et n’a pas de respect pour les espèces gestantes. Lui prélève et tue. C’est un sanguinaire. Donc nous devons mettre des structures en place pour réguler l’espèce."

Pas question pour autant de parler d’extinction. André Pesce souhaiterait plutôt vivre en cohabitation. Pour cela, il faut selon lui repartir sur une base saine.  

À peine entré en fonction, le nouveau Conseil d'administration ne perd pas de temps et compte bien redorer l'image des chasseurs. Il entend faire entendre leur voix sur les sujets sensibles qui animent le département des Alpes-de-Haute-Provence. 

Laurie Charrié