"C'est un peu un puzzle": à Pierrevert, le savoir-faire des parquets Romoli s'exporte dans le monde entier

À plus de 70 ans, Yves Romoli crée des parquets aux motifs complexes à la reconnaissance internationale. Un travail minutieux, mais surtout de passion.

À Pierrevert, le travail d'Yves Romoli ne vous donnera certainement pas envie de lever les yeux au ciel. Ébéniste de formation, la marqueterie n’a aujourd'hui plus aucun secret pour lui. Il est à la tête des parquets Romoli, véritable institution.

Basé dans les Alpes-de-Haute-Provence, son travail s'exporte dans le monde entier, pour les entreprises comme les particuliers. Une passion et un savoir-faire qui lui a valu la mention d'enseigne du patrimoine vivant.

"Je suis passionné depuis mes 16 ans. J'avais le plaisir de partir de rien et d'arriver à ce résultat", raconte l'artisan.

Pour créer ses parquets, Yves Romoli n'hésite pas à jouer avec les différentes espèces d'arbres pour donner de la couleur et différentes dimensions à ses créations. Il mêle parfois plusieurs motifs, entre fleurs et figures géométriques. "C'est un peu un puzzle", confie-t-il à BFM DICI.

"Tant que je peux faire, je fais"

L'intégralité de son œuvre est réalisée à la main. Dans son atelier, aucune machine ne fait le travail à sa place, alors chacune de ses réalisations peut prendre plusieurs mois. Pour une commande de parquet de 100m2 par exemple, sept mois lui ont été donnés par unclient américain.

"Les gens pensent que ça n'ira pas chez eux, qu'il faut que ce soit grand, mais ce sont des idées fausses", assure Yves Romoli. "La chaleur du parquet, c'est un véritable plus partout et ça apporte un vrai élément de décoration."

Si l'artisan ne cache pas son amour du bois, trouver de bons matériaux est aujourd'hui de plus en plus complexe. Yves Romoli est d'autant plus très exigeant sur sa matière première. "Je demande du bois sans défaut, sans nœuds et de la même couleur si possible."

Une exigence qui lui a permis de faire connaître ses créations aux quatre coins du globe comme en Turquie, en Russie, ou au Sultanat d'Oman. Il pose d'ailleurs lui-même ses parquets partout dans le monde. "Je serais allé au Groenland si on me l'avait demandé", lance l'artisan.

Localement, ses œuvres sont aussi prisées, notamment à la fondation Carzou de Manosque. Encore aujourd'hui, pas question pour Yves Romoli d'arrêter, même après avoir passé le cap des 70 ans. "Tant que je peux faire, je fais. C'est tellement beau comme métier."

Laurie Charrié