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Assassinat à Volonne: un deuxième jour de procès marqué par des incohérences

Daniel Scaramuzzino est accusé d'avoir mortellement percuté Jean Ortega le 14 juillet 2018, à Volonne. Au deuxième jour de son procès, la cour a pointé des variations dans ces déclarations.

Une cour légèrement "agacée" à Digne-les-Bains. C'est dans une ambiance assez particulière que s'est ouvert, ce mardi 14 novembre, le deuxième jour du procès de Daniel Scaramuzzino, octogénaire poursuivi pour avoir volontairement, et de manière préméditée, mortellement percuté un autre octogénaire: Jean Ortega.

Des versions qui évoluent et qui varient

Ce mardi, la cour reproche à l'accusé, qui, depuis les faits a été entendu près de dix fois, d'avoir des versions toujours "évolutives". Face à ces changements, l'avocat général l'a questionné": "Pourquoi mentir monsieur Scaramuzzino ? Pourquoi ne pas dire la vérité ?". Sans que le prévenu n'y réponde, laissant peser un silence assourdissant dans la salle.

Face à la cour, c'est un homme amoindri, assis sur une chaise qui a tenté de s'expliquer. Âgé de 75 ans au moment du drame, Daniel Scaramuzzino est revenu sur cette fameuse matinée du 14 juillet 2018. Il a indiqué à la barre avoir décidé "d'aller à la ferme pour faire leur course ensemble" avec la victime.

Il explique l'avoir "suivi non-stop puis j'ai eu le soleil dans les yeux. Je me suis baissé pour prendre les lunettes et j'ai entendu un choc. J'ai eu peur, j'étais complètement déboussolé", a-t-il dit d'une toute petite voix.

Des affirmations qui n'ont pas laissé la présidente de marbre. "Le soleil n'était pas face à lui. Cela a été contesté avec les vérifications effectuées par les experts", a-t-elle lancé.

Le verdict attendu mercredi en fin de journée

L'accusé qui, selon ces mêmes expertises, aurait dû voir Jean Ortega tombé sur son capot. "Le vélo est-il passé sous la voiture ? Le corps du cycliste a-t-il été projeté dessus ?", demande l'avocat général.

"Oui" répond simplement l'un des experts après avoir recontextualisé les faits quelques minutes plus tôt.

"Il y a eu un choc arrière. Le véhicule a été percutée pleine face arrière (...) Il y a des traces sur le capot qui ressortent, des traces de glissements. Le vélo s'est coincé sous la voiture". Pour lui, aucun doute, il ne pouvait se décrocher seul. "Pour moi, on s'est arrêté. On a fait une manœuvre de marche-arrière pour le dégager", a-t-il affirmé ensuite.

Un témoignage qui affaiblit la version de l'accusé, dont la personnalité a de nouveau été évoquée ce jour par une psychologue clinicienne mais également par un psychiatre. Tous deux ont entendu Daniel Scaramuzzino juste après sa mise en examen. Alors y a-t-il eu ou non-préméditation ? Impossible de l'affirmer mais selon l'experte, il ne serait "pas dans l'anticipation" et agirait de "manière spontanée".

La dernière journée de ce procès aura lieu ce mercredi avec l'annonce du verdict, prévue en fin de journée.

Barbara Tornambé avec Martin Regley