Accident mortel de la Bâtie-Neuve: la RN94, une route particulièrement dangereuse

Un accident mortel a eu lieu à La Bâtie-Neuve sur la RN 94 dans la nuit du 24 février. Ce n'est pas la première fois qu'un accident mortel se produit sur cette route. La vitesse est souvent mise en cause.

Sur la glissière de sécurité, un bouquet de fleurs se balance dans le vent glacial. Dans le talus, l'herbe et les ronces sont écrasées. En contrebas, la route est noircie et de la peinture orange, qui a servi aux relevés scientifiques, témoignent encore de la violence du choc.

C'est sur cette portion de la RN94, large, en ligne droite, qu'un jeune Champsaurin de 20 ans a perdu la vie ce week-end, à proximité de la Bâtie-Neuve (Hautes-Alpes). Il s'agit du cinquième mort sur les routes des Hautes-Alpes depuis le début de l'année. Le passager, lui aussi des Hautes-Alpes, est légèrement blessé.

D’après les premiers témoignages, le véhicule a procédé à un dépassement d’un autre véhicule à une grande vitesse. En face, arrivait une voiture en provenance de Chorges et roulant vers Gap. Le pronostic vital du chauffeur gapençais, âgé d'une quarantaine d'années, était toujours engagé lundi soir.

La vitesse mise en cause, les jeunes les plus touchés

Selon les premières constatations, la vitesse estimée des deux véhicules qui se sont percutés dépasse les 120 km/h pour chacune des voitures.

La vitesse, c'est un élément qui revient régulièrement dans les accidents majeurs sur cette route. D'après la préfecture des Hautes-Alpes, la RN94 est même plus accidentogène que la moyenne nationale des routes de ce type. Entre 2019 et 2023, 15 personnes y ont perdu la vie, ce qui représente 22% des morts sur la route dans le département sur ce même intervalle.

Et les jeunes sont les premiers touchés. "Il y a trop de dégâts chez les jeunes", s'insurge Pascal Massé, de la sécurité Routière des Hautes-Alpes. "On donne désormais le permis à 17 ans, c'est l'âge du risque. Il faut faire beaucoup de prévention. On n'est pas assez appelés par les lycées, on devrait intervenir dans les structures où il y a des jeunes".

Installer plusieurs radars tronçons?

Pour l'expert, la meilleure solution serait d'installer un ou plusieurs radars tronçons entre Gap et Embrun pour contraindre les automobilistes à modérer leurs vitesses. "90% des accidents sont dus à de mauvais comportements", rappelle-t-il.

Du côté de la gendarmerie des Hautes-Alpes, l'analyse est la même. "On n'a pas le choix, il faut réagir", estime un gradé. "On a d'ores et déjà des directives pour renforcer les contrôles, surtout le week-end et la nuit, notamment autour des boîtes de nuit". 

L'objectif de tous est de faire disparaître ces drames, qui frappent trop souvent les routes du département, particulièrement sur cet axe majeur.

Ugo Marseille avec Alicia Foricher