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Stellantis ferme jusqu’à début 2022 son usine Opel d’Eisenach à cause de la pénurie de puces

Le groupe automobile français Stellantis a décidé de fermer "jusqu'à début 2022" l'usine de sa filiale Opel à Eisenach en Allemagne en raison de la pénurie internationale de semi-conducteurs.

La pénurie de puces s’aggrave encore un peu plus dans l’automobile, avec des conséquences industrielles toujours plus dures. Ce jeudi, Stellantis a ainsi annoncé que les chaînes d’assemblage de son usine Opel d’Eisenach, au centre de l’Allemagne, allaient s’interrompre "à partir de la semaine prochaine". Et ne reprendraient pas avant le début de l’année prochaine, "si la situation dans les chaînes d'approvisionnement le permet", a précisé une porte-parole du groupe à l’AFP.

"L'industrie automobile mondiale se trouve en raison de la pandémie et d'un manque de semi-conducteurs dans une situation exceptionnelle, explique ainsi ce porte-parole de Stellantis. Dans cette situation exigeante et incertaine, Stellantis prévoit des ajustements dans la production" dont l'interruption des chaînes d'assemblage à Eisenach, dans le centre du pays, "à partir de la semaine prochaine".

Chômage partiel jusqu'en début d'année prochaine

Les employés concernés seront mis au chômage partiel et la production reprendra en début d'année prochaine "si la situation dans les chaînes d'approvisionnement le permet", poursuit-il.

Opel avait inauguré en octobre 2020 un nouveau système de production sur le site d’Eisenach, une usine exploitée par Opel depuis 30 ans. Le site assemble aujourd’hui les SUV Grandland X équipé de motorisations thermiques et hybrides rechargeables.

Si certains sites comme Sochaux ont déjà fermé plusieurs semaines au printemps, Stellantis n’avait jamais fermé un site aussi longtemps. Eisenach pourrait ne produire aucun véhicule pendant près de trois mois. Signe de l’aggravation de la situation.

L’automobile vit une situation critique en cette fin d’année, avec une pénurie de semi-conducteurs de plus en plus importante. Quelque 7,7 millions d'automobiles ne seront pas produites cette année dans le monde en raison du manque de composantes, conséquence de la reprise après la pandémie de Covid-19 conjuguée à un boom des véhicules électriques, a estimé le cabinet Alix Partners. Cela représente un manque à gagner de 210 milliards d'euros, selon un rapport publié la semaine passée.

Les équipementiers également en difficulté

La grande usine française de Toyota, près de Valenciennes, a pour sa part récemment prévu cinq jours de pause au mois d'octobre. En Allemagne, Volkswagen, Daimler et BMW ont aussi déjà pris des mesures similaires pour quelques jours ou semaines. Ola Källenius, patron du fabriquant des Mercedes-Benz, Daimler, a affirmé récemment qu'un manque "structurel" de capacités de production dans l'industrie électronique allait continuer de peser sur le secteur automobile en 2022.

Ces derniers jours, les équipementiers alertaient également sur cette situation. Ils sont en effet de plus en plus touchés par la pénurie, avec une puissance de frappe moins importante que celles des constructeurs, pourtant déjà considérés comme des clients souvent non prioritaires. Valeo a ainsi dû mettre au chômage partiel certains personnels de son usine d’Etaples dans le Pas-de-Calais. Faurecia a lui annoncé des résultats moins élevés qu’anticipés.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web