BFM Business
Auto

Prix élevé des carburants, hausse des bouchons... un cocktail explosif pour le budget automobile

En 2022, le prix élevé des carburants et la hausse des bouchons avec la reprise post-covid ont fait bondir le budget des automobilistes dans les grandes métropoles du monde, révèle le dernier TomTom Traffic Index.

Une hausse des embouteillages dans un contexte de prix des carburants qui flambent, la facture a été salée l’an dernier pour les automobilistes qui circulent dans les grandes zones urbaines à travers le monde. C'est le principal constat du dernier TomTom Traffic Index publié ce mercredi 15 février.

+14% en essence, +25% en Diesel

"En 2022, le coût moyen de déplacement en France a augmenté de 14% pour un véhicule essence et 25% pour une voiture diesel par rapport à 2021", note le communiqué diffusé par le spécialiste des solutions GPS et de cartographie.

Une moyenne qui reprend les statistiques des 25 villes françaises de cette étude réalisée au niveau mondial, avec 389 agglomérations de 56 pays pour cette édition 2022.

Paris conserve logiquement son titre de ville la plus embouteillée de France et 11e dans le monde. Au total, les automobilistes qui circulent dans cette zone urbaine ont perdu 109 heures dans les bouchons l’an dernier. Une estimation par rapport au temps le plus court nécessaire pour effectuer un parcours type domicile-travail de 10 kilomètres aller, 10 kilomètres retour, aux heures de pointe.

Pour réaliser 10.000 kilomètres à Paris l’an dernier, un utilisateur de véhicule essence devait compter en moyenne sur un budget carburant de 1602 euros, en hausse de 16% par rapport à 2021. Le budget est moindre pour un modèle Diesel, à 1479 euros, mais cette facture s’affiche en hausse de 28% sur un an.

On constate des hausses encore plus importantes dans d’autres grandes villes du monde, où ce coût sur 10.000 kilomètres se montre plus élevé qu’à Paris. C’est le cas notamment à Oslo (1652 euros en essence, +33%), à Athènes (1662 euros, +25%), à Londres (1792 euros, +28%) et à Hong Kong (1986 euros, +14%).

Un budget divisé par deux avec une électrique

Logiquement, la voiture électrique permet de réaliser ses trajets à un coût limité. On constate déjà un gain même avec un scénario où le véhicule reçoit uniquement de la charge rapide, la plus chère - ce qui n’a pas vraiment de sens pour des trajets du quotidien où il vaut mieux recharger à domicile ou au travail. L’économie est bien plus importante en charge lente.

A Paris par exemple, on économiserait près de 800 euros en roulant en électrique par rapport à un modèle essence, soit un coût des 10.000 kilomètres quasiment divisé par deux.

L’espoir déçu du télétravail

Après des années 2020 et 2021 nettement plus marquée par la pandémie de covid qu’en 2022, on pouvait espérer que les nouvelles habitudes comme le télétravail permettraient de vive dans des métropoles bien moins embouteillées. Ce n’est pas vraiment le cas, déplore TomTom dans son communiqué:

"Face à la généralisation globale de modes de travail plus flexibles, nombre de personnes ont désormais la possibilité de travailler à distance, d’adopter une routine hybride ou des horaires flexibles. Avec la baisse du nombre d’automobilistes aux heures de pointe chaque jour, la circulation aurait pu logiquement gagner en fluidité et limiter un peu la hausse du coût des déplacements. Il n’en est rien toutefois, puisque les temps de parcours dans les métropoles du monde entier ont globalement augmenté de 1% en 2022."

Pourtant, sans forcément passer tout de suite à l’électrique, le gain lié à une plus grande flexibilité des travailleurs ne serait pas négligeable.

"En télétravaillant un jour par semaine, un automobiliste parisien économiserait 166 euros par an", souligne l’étude.

Et ce pouvoir d’achat supplémentaire se traduirait aussi par une réduction des émissions de CO2. Sur un trajet quotidien de 20 kilomètres, "un Londonien qui utilise une voiture-type à essence tous les jours pour aller travailler émet 1,1 tonne de CO2 par an. En télétravaillant un jour par semaine, il émettrait 227 kg de CO2 en moins".

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto