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Près de 15.000 personnes ont été victimes d'un conducteur sans assurance depuis le début de l'année

En 2021, un fonds de garantie dédié a versé plus de 118 millions d'euros d'indemnités à plus de 23.000 victimes de conducteurs en défaut d'assurance. Ce chiffre pourrait repartir à la hausse sur l'année en cours.

Les conducteurs sans assurance restent impliqués dans les accidents de la route. D'après le dernier baromètre du Fonds de garantie des victimes (FGV), 22.983 personnes ont été victimes en 2021 d'un automobiliste, cycliste, skieur ou conducteur d'un engin de déplacement personnel automoteur comme la trotinette électrique qui était en défaut d'assurance. Plus d'un tiers de ces victimes présentaient des blessures ou sont même décédées des suites de l'accident.

"Avec près de 15 000 nouvelles victimes prises en charge au 1er semestre 2022 la tendance indique un retour au niveau de non-assurance d’avant crise sanitaire", indique l'étude.

Le FGV est composé de deux entités : d'une part, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) et d'autre part, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGA0). L'année dernière, ce dernier a versé plus de 118 millions d'euros d'indemnités aux victimes dont près de 110 millions aux à celles blessées ou tuées. Le Fonds "se retourne, ensuite, contre les auteurs des faits pour obtenir le remboursement des sommes versées."

Des hommes jeunes aux revenus modestes surtout

Le Fonds de garantie des victimes est parvenu à dresser un "profil-type" des conducteurs non-assurés. Dans 80% des cas, il s'agit d'hommes et près de deux sur trois ont moins de 35 ans et/ou ont des revenus modestes. Le FGV essaye donc d'agir auprès des propriétaires de véhicules flashés sur la route qui n'apparaissent pas dans le fichier des véhicules assurés qui recense 56 millions d'automobilistes. Depuis 2019, près de 100.000 courriers de prévention leur ont été adressés pour "les alerter sur les risques et les poursuites auxquels ils s’exposent et les inviter à régulariser leur situation."

Par ailleurs, le FGAO agit également en dehors du strict cadre des accidents générés. Un groupe de travail a ainsi été lancé cette année aux côtés des pouvoirs publics, des assureurs et des experts et acteurs de la mobilité. Le but : aboutir à "des propositions à destination des jeunes conducteurs en situation de précarité économique." Pour ce faire, ce groupe de travail investit trois axes : analyser le facteur économique qui justifie les défauts d'assurance chez un certain nombre de jeunes conducteurs en France, envisager des propositions en vue d'un accès facilité à l'assurance et recenser les initiatives innovantes de tous les acteurs du sujet pour réduire le risque de surprime automobile des jeunes conducteurs.

Timothée Talbi