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Mondial de l’Automobile: le boom des petites voitures électriques

Au Mondial de l'Automobile, une dizaine de marques propose des mini citadines électriques. Des chiffres qui illustrent une marché en croissance: celui des véhicules intermédiaires.

Un effet AMI souffle sur le secteur de la mobilité. Dans la foulée du succès de la petite Citroën électrique, de nombreuses marques dévoilent cet automne des petites citadines électriques, avec ou sans permis, toutes taillées pour les trajets du quotidien. Aixam, La Bagnole, XEV, Microlino, Silence… huit marques exposent au Mondial de l’Automobile de Paris cette semaine. Seule la marque Aixam était présente il y a quatre ans lors du dernier Mondial en 2018.

Des ventes en hausse de 15% l'an dernier

Cette présence accrue reflète leur retour en grâce sur leur marché. Selon des chiffres du cabinet Inovev, les ventes de ces petits véhicules sans permis ont baissé de 40.000 unités par an dans les années 1990 en France à 20.000 unités en 2021. Mais sur cette dernière, le marché a bondi de 15% en un an. "Aixam avant le Covid, c’était autour de 10 à 12.000 véhicules par an, confie Philippe Colançon, président d’Aixam à BFM Business. L’an passé, nous avons battu un record avec 16.000 voitures et cette année on va tangenter les 19.000 véhicules".

Ringardes il y a encore quelques années, ces petits véhicules se présentent de plus en plus comme des solutions dans des villes embouteillées, pour des conducteurs qui n’ont pas forcément envie de passer leur permis. Comme par la Citroën AMI. Ces mini cars sont en effet plébiscitées par les plus jeunes, qu’ils peuvent conduire dès 14 ou 16 ans selon les modèles.

Les "véhicules intermédiaires"

Ces petites voitures font aussi écho à des consommateurs comme des industriels qui entendent limiter l’empreinte environnementale de l’automobile et de la mobilité. Même si les lieux de fabrication parfois lointains de certains modèles posent question.

"C’est une forme de contre-tendance face aux SUV", nous explique Aurélien Bigo, chercheur spécialiste de la transition énergétique dans les transports.

"Ils s’inscrivent dans un mouvement où pour faire baisser la pression environnementale, on se tourne vers ce genre de véhicules, La technologie de la voiture électrique est beaucoup plus adaptable à ces petits véhicules", poursuit le chercheur.

Véhicules qui se rangent sous une nouvelle catégorie, entre le vélo et la voiture: les "véhicules intermédiaires".

"Ce sont des véhicules individuels bien plus sobres que la voiture classique, qui offrent une grande diversité selon les usagers et sont différents de la vision classique de l’automobile, qui est une voiture pour tout faire".

Si plusieurs définitions se chevauchent, les véhicules intermédiaires sont le plus souvent catégorisés comme des véhicules de moins 600 kilos. Ces véhicules sont souvent électriques – parmi les constructeurs de "voiturettes", seule la marque Aixam propose en effet une gamme thermique.

Au-delà de ceux qui ressemblent à des petites voitures biplaces comme la Yoyo de BEV, la Bagnole ou le petit véhicule exposé au salon par Mobilize, certaines formes de vélos, cargos, multiplace peuvent donc aussi entrer dans cette nouvelle catégorie.

Des voitures pour l'usage quotidien

Pour Aurélien Bigo, l’émergence de ces petites voitures marque une inversion du paradigme lié à l’automobile depuis pratiquement sa création. Au lieu d’avoir un véhicule unique pour le quotidien (la grande majorité des usages) comme pour l’exceptionnel (les départs en vacances), les adeptes de ces petites voitures ont un véhicule adapté au quotidien. Et prennent une autre solution de mobilité (train, location, covoiturage… ) pour les vacances ou les longs trajets.

"Ils peuvent être un moyen de réconcilier les leviers de la sobriété, souvent incarné par le vélo, et de la technologie, que représente la voiture électrique classique, résume Aurélien Bigo. Là on prend le meilleur des deux".

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web