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Le marché automobile français toujours au ralenti

Selon les derniers chiffres publiés ce 1er septembre par la Plateforme de la Filière Automobile (PFA), un peu plus de 88.000 voitures particulières neuves seulement ont été immatriculées en août.

Le marché automobile reste bien fragile en France. Dans un mois d’août traditionnellement peu propice aux achats de véhicules neufs, seules 88.066 voitures particulières ont été immatriculées, soit une chute de 15% par rapport à 2020. Et avec ce mois également calme sur le front des achats des professionnels, les ventes de véhicules utilitaires ne viennent pas soutenir le marché. Au total, les immatriculations de véhicules neufs reculent de 16%.

Si l’on compare à 2019, la dernière année d’avant-crise, la tendance se dégrade encore, confirmant l'attentisme du marché. Les immatriculations de voitures particulières comme d’utilitaires ont reculé de près de 30% par rapport à août 2019.

Des constructeurs français à la peine

Dans le détail, les immatriculations de Stellantis ont chuté de 31,7% le mois dernier, celles du Groupe Renault de 23,7%. Difficile de trouver une marque généraliste qui ne soit pas en difficultés, exception faite de Toyota. Le groupe ne voit ses immatriculations baisser que de 5,26% en août. La marque Toyota ne recule que de 1,26%, de bons chiffres qui profitent de l’engouement des Français pour les hybrides.

Autre groupe à tirer son épingle du jeu: Hyundai, dont les immatriculations progressent de 23,57% en août. En prenant en compte Kia, le groupe coréen reste stable le mois dernier. Le groupe est un des rares à voir ses ventes augmenter depuis janvier avec une progression de 4,12%.

Les marques premium tirent un peu mieux leur épingle du jeu, avec des baisses par rapport aux huit premiers mois 2019 d’environ 10% en moyenne, entre BMW (-9,5%), DS (-10,7%) ou Audi à -12%. Mercedes peine un peu plus, avec un recul de 18,8%.

Un marché trop centré sur les petits véhicules, bien plus pénalisé par la pénurie de composants

Au deuxième semestre, "le marché n'a pas du tout l'air de se relever par rapport à ce qu'on pouvait penser", a expliqué à l'AFP François Roudier, responsable de la communication de la PFA. Fin des immatriculations tactiques chez les loueurs ou les concessionnaires, attentisme des acheteurs, ces baisses ont aussi une raison plus structurelle.

Les pénuries de composants "réduisent mathématiquement le nombre de voitures qui sortent des usines et, en plus, la tactique des constructeurs est de réserver ces composants pour les voitures qui font le plus de marge. Ce ne sont pas les voitures qui font le plus de volumes, pas les petites voitures" d'entrée de gamme, a précisé ce mercredi François Roudier sur le plateau de BFM Business.

Cette baisse des ventes est-elle forcément négative? Pas forcément si l’on se rappelle les très bons chiffres enregistrés par les constructeurs au premier semestre avec des profits records. En misant sur les véhicules les plus équipés ou les plus gros, face à la pénurie de puce, les constructeurs ont aussi choisi les véhicules qui assurent les marges les plus importantes.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web