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Le malus automobile va grimper jusqu'à 50.000 euros en 2022

Le barème du malus a été dévoilé pour 2021 et 2022 avec des seuils de déclenchement rabaissés et des plafonds relevés à des niveaux inédits et particulièrement dissuasifs.

Le malus s'envole à des niveaux inédits. Dévoilé dans le projet de loi de finances pour 2021, ce dispositif qui surtaxe les véhicules jugés trop polluants voit ses plafonds atteindre des niveaux historiquement élevés. Le malus maximum, 20.000 euros actuellement, sera ainsi porté à 40.000 euros l'an prochain.

Le gouvernement a également donné le barème pour 2022 et ce malus maximum sera porté à un montant record de 50.000 euros. Des niveaux inédits pour cette surtaxe qui s'applique à l'achat de véhicules neufs selon leur niveau d'émissions de CO2.

Le malus maximum à 20.000 euros s'applique depuis mars 2020 aux voitures émettant 213 g/km de CO2 ou plus. Ce plafond, doublé à 40.000 euros l'an prochain, s'appliquera pour les voitures émettant 225 g/km ou plus. Mais c'est bien l'ensemble du barème qui est durci: on retrouve ainsi en 2021 un montant proche des 20.000 euros (20.396 euros) qui s'appliquera pour des voitures émettant 206 g/km.

Seuils de déclenchement abaissés

Chaque gramme de CO2 fait l'objet d'un montant spécifique de surtaxe. Actuellement, le malus s'applique sur les voitures neuves émettant au moins 138 g/km de CO2, frappées d'une surtaxe de 50 euros. Cette surtaxe grimpe ensuite, gramme par gramme, jusqu'au plafond de 20.000 euros.

Ce seuil de déclenchement sera abaissé à 131 g/km à partir du 1er janvier 2021 et à 123 g/km à partir du 1er janvier 2022.

L'objectif du gouvernement est d'inciter les constructeurs automobiles à ne pas proposer à la vente de modèles trop durement touchés par ce malus. Avec le développement des ventes de voitures électriques et hybrides cette année, le taux moyen d'émission des voitures neuves vendues en France depuis janvier est ainsi de 98.6 g/km, contre 113,7 g/km l'an dernier.

Des modèles français touchés

Certains modèles vont logiquement être pénalisés par ce nouveau barème. En annonçant déjà les niveaux de malus pour 2022, le gouvernement veut d'ailleurs leur permettre d'anticiper ce nouveau dispositif antipollution.

C'est du côté des modèles sportifs qu'on trouve forcément le plus de victimes potentielles du nouveau malus, comme le souligne un article de Motor1. Exemple le plus marquant: la Ford Mustang. Elle s'impose en effet comme une des voitures plaisirs les plus abordables, avec un prix qui démarre à 48.800 euros. Avec ses 278 g/km, elle écope déjà du malus maximum de 20.000 euros... qui sera donc doublé l'an prochain. De quoi donc atteindre 82% de sa valeur en 2021... et même plus de 100% en 2022.

Du côté des sportives françaises, la Renault Mégane RS, produite à Palencia (Espagne), affiche dans sa version la moins émettrice, 184 g/km de CO2. A son prix de départ de 40.300 euros, il faut ajouter 5404 euros actuellement. Un malus qui passera à 7851 euros en 2021 et à 11.488 euros en 2022.

Autre exemple: une sportive, made in France pour le coup, l'Alpine A110, assemblée à Dieppe (Seine-Maritime). Ses émissions de 162 g/km la frappe d'un malus de 1172 euros en 2020. Il grimpera à 2049 euros l'an prochain et de 3552 euros en 2022.

Mais ce dispositif touche aussi des modèles familiaux, comme un Peugeot 5008, assemblé à Rennes (Ille-et-Vilaine) équipé par exemple du moteur essence Puretech 180. Ses 167 g/km font passer son malus de 1761 euros cette année, à 2918 euros en 2021 et 4818 euros en 2022.

Un équilibre difficile à trouver

Alors que le bonus pour l'achat d'une voiture électrique ou hybride rechargeable sera réduit l'an prochain, la question de l'équilibre budgétaire du dispositif se pose de nouveau.

Le malus est en effet censé financer le bonus, mais le succès rencontré par la prime à la conversion ces dernières années a rendu l'équilibre plus difficille à atteindre. Le déficit aurait ainsi atteint 650 millions d'euros en 2019.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto