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Grand Paris: l'interdiction de circuler pour les véhicules badgés Crit'Air 4 repoussée à juin 2021

L'interdiction de circuler qui vise déjà les Crit'Air 5 ne donne pour le moment lieu à aucune verbalisation.

L'interdiction de circuler qui vise déjà les Crit'Air 5 ne donne pour le moment lieu à aucune verbalisation. - Jacques Demarthon - AFP

Les voitures diesel immatriculées avant 2006 ne devaient plus être autorisées à circuler dans le périmètre délimité par l'A86 à partir du 1er janvier 2021. Une interdiction repoussée de 6 mois et qui pourrait donner lieu aux premières sanctions à l'échelle de la métropole.

Les propriétaires de véhicules Crit'Air 4 amenés à circuler dans le Grand Paris obtiennent un sursis de six mois. En raison de la pandémie de coronavirus et avec l'actuel reconfinement mis en place depuis le 30 octobre au niveau national, la métropole du Grand Paris a décidé de repousser l'interdiction de circuler qui devait être mise en place au 1er janvier 2021, pour la fixer désormais au 1er juin de l'année prochaine, indique un article du Parisien.

Qui est concerné par cette interdiction "pédagogique"?

Les véhicules Crit'Air 4 sont les voitures et utilitaires diesel immatriculés entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005 mais aussi les deux roues motorisés immatriculés entre le 1er juin 2000 et le 30 juin 2004 et les poids lourds, autobus et autocar d'avant 2010.

En théorie, ces véhicules ne pourront donc plus circuler à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86, en semaine de 8h à 20h, à partir du 1er juin 2021. Mais cette mise en place de la Zone à faibles émissions (ZFE) au niveau de la région capitale reste pour le moment plutôt "pédagogique".

Une telle interdiction existe en effet déjà depuis juillet 2019 pour les véhicules Crit'Air 5 (diesel entre 1997 et 2001) et non classés (essence et diesel d'avant 1997). Mais difficile de savoir si elle s'applique dans les faits... puisqu'elle ne donne lieu à aucune verbalisation pour le moment.

Des sanctions en place à partir de juin prochain?

Mais cette période de tolérance pourrait prendre fin rapidement.

"La MGP (métropole du Grand Paris) entendait commencer par des actions de pédagogie et de sensibilisation pour la première année, et laisser passer les élections municipales pour repousser la verbalisation des automobilistes réticents à 2021 et la mise en place de l'interdiction des Crit'Air 4", rappelle ainsi Le Parisien.

Sauf qu'il n'existe pour le moment pas de réel moyen de sanctionner les contrevenants, explique au quotidien Daniel Guiraud, maire adjoint des Lilas (Seine-Saint-Denis) et vice-président de la MGP en charge de l'environnement.

Pour sanctionner, il faut de la vidéoverbalisation. C'est une des conditions pour assurer un bon passage de la mesure. Et à ce jour, nous attendons toujours les éléments de l'Etat pour permettre sa mise en place. Nous ne savons pas quel type de caméra peut être utilisé par exemple. On nous a parlé de groupe de travail, mais ça n'avance pas".

La métropole rattrape son retard sur la ville de Paris

A noter que la ville de Paris n'a de son côté pas attendu de système de caméras pour sanctionner les contrevenants. Il faut dire que les restrictions de circulation y sont en vigueur depuis plus longtemps.

En 2016, la capitale avait mis en place cette interdiction pour les véhicules non-classés, étendue en 2017 aux Crit'Air 5. Et depuis le 1er juillet 2019, ce sont les Crit'Air 4 qui ne sont pas autorisés à circuler en semaine et en journée dans Paris. Mi-2021, la métropole du Grand Paris aura donc rattraper ce retard en termes de réglementation.

Les contrevenants s'exposent à une amende de 68 euros, avec des contrôles réalisés par les forces de l'ordre, par exemple lors des pics de pollution avec la mise en place de la circulation différenciée, déjà à l'échelle du Grand Paris et de ce périmètre délimité par l'A86.

415.000 voitures à remplacer d'ici à 2022

La ville de Paris et la MPG conservent pour le moment le calendrier de durcissement de ces restrictions. En 2022, ce sera au tour des véhicules avec la pastille Crit'Air 3 (diesel d'avant 2011 et essence d'avant 2006) d'être interdits de circulation. Puis en 2024, ceux catégorisés Crit'Air 2, c'est à dire tous les diesel, et les essence d'avant 2011.

Avec à la clé de plus en plus de véhicules concernés. Si la MPG ne compterait actuellement que 140.000 Crit'Air 4 et 5 sur un parc total de 1,9 million de voitures, on dénombre plus de 415.000 voitures Crit'Air 3 dans la métropole. Or, ces véhicules seront interdits de circuler dans moins de deux ans.

D'où l'importance des aides pour accompagner les ménages dans leur changement de véhicules. En cumulant bonus écologique, prime à la conversion, la subvention peut atteindre actuellement 12.000 euros pour passer à l'électrique (et 19.000 euros en ajoutant les aides locales dans le Grand Paris). Un dispositif qui vient d'être prolongé jusqu'à mi-2021.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto