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Electrification: les équipementiers auto "risquent de beaucoup souffrir dans les 5 ans qui viennent"

Invité de BFM Business, Claude Cham, Président de la Fédération des Industries des Équipements pour Véhicules (FIEV) plaide pour une transition du secteur à marche mesurée pour éviter de perdre en compétitivité.

Si l'industrie automobile française a clairement pris le virage de l'électrification, la transition pour l'industrie ne se fera pas sans dégâts. C'est la crainte notamment des équipementiers dont les représentants auditionnent les candidats à l'élection présidentielle sur cette question.

Le secteur "risque de beaucoup souffrir dans les cinq ans qui viennent", alerte sur le plateau de Good Morning Business ce lundi, Claude Cham, Président de la Fédération des Industries des Équipements pour Véhicules (FIEV).

Le risque selon lui, que l'industrie française aille trop vite dans la sortie définitive du moteur thermique face à d'autres pays qui n'ont pas pris les mêmes engagements et notamment la Chine. Et donc perdre en compétitivité.

"Oui pour une transition énergétique et nous avons déjà démontré notre volonté de le faire. Mais nous plaidons pour (le maintien) du moteur thermique jusqu'en 2035 pas avant avec une clause de revoyure en 2028 et se donner le maximum de chances entre l'électrique, le thermique, l'hydrogène... pour s'adapter au mieux", explique Claude Cham.

Lourd tribu

Et de poursuivre: "quand on voit les batteries, ça va devenir un élément fondamental, pour les équipementiers, on se demande comment on va se situer à l'intérieur de cela. Ne serons-nous pas ceux qui vont payer le plus lourd tribu à cette transition énergétique. Et nous ne sommes pas ceux qui déterminons ces évolutions, nous les accompagnons".

"Oui, allons vers l'électrification mais allons-y à marche mesurée avec plusieurs possibilités", souligne le responsable. "Si nous y allons à une vitesse trop rapide alors que les autres ne nous suivent pas, on va seretrouver dans une situation de compétitivité qui sera défavorable pour nos pays. Oui à la transition mais tous ensemble!".

"Il faut qu'on trouve des mesures transitoires pour l'industrie", plaide également Claude Cham qui demande de nouvelles baisses des impôts de production pour un total de 30 milliards d'euros.

"L’avenir de l’automobile va se dessiner dans les cinq prochaines années", résumait ce lundi sur France Info Luc Chatel, président de la Plateforme de la Filière Automobile.

Cette dernière accueille aujourd’hui les candidats à l’élection présidentielle pour les auditionner sur leurs programmes pour le secteur auto. "Si on veut que le virage électrique soit un nouveau départ pour l’automobile en France, il va falloir des investissements massifs, poursuit Luc Chatel. La filière française a estimé ses investissements dans les trois prochaines années à 17 milliards d’euros pour que nous puissions rester dans la course"

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business