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Véhicules électriques "made in France" : les Hauts-de-France confortent leur leadership

Après le français ACC et le chinois Envision associé à Renault, le Nord décroche la contruction de la "gigafactory" de Verkor, une start-up grenobloise. Une production de batteries "made in France" indispensables pour la filière, qui mise visiblement sur la région Hauts-de-France.

Dans un entretien accordé à la Voix du Nord, Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi la construction à Dunkerque d’une usine de production de batteries pour voitures électriques. Des batteries de nouvelle génération plus écologiques.

La start up grenobloise Verkor qui est derrière cet ambitieux projet de gigafactory vise la production de batteries émettant quatre à cinq moins de CO2 que les modèles actuellement produits en Chine. Cette usine est censée pouvoir équiper près de 300.000 véhicules par an. Verkor prévoit un démarrage en 2025. A la clé, le recrutement de 1200 équivalents temps plein, auxquels il convient d'ajouter 3000 emplois indirects liés, notamment, à la sous-traitance.

Avec ces trois gigafactories, le Nord devient le berceau des batteries "made in France"

Avec ce nouveau projet, les Hauts-de-France s’imposent aussi comme pour la première région française dans la production de batteries électriques. Les deux autres usines qui doivent voir le jour dans les prochaines années se situent également dans le département du Nord. Celle du français ACC initialement créé par Stellantis et TotalEnergies (l’allemand Mercedes Benz a depuis rejoint ces deux actionnaires). L’usine qu’il prévoit de construire à Douvrin, entre Lens et Béthune, devrait produire ses premières batteries dès l’année prochaine.

Et enfin, le projet d’Envision. Ce constructeur chinois s’est associé, sur le plan industriel, à Renault afin d’implanter une usine de productions de batteries à Douai. Des batteries classiques qui équiperont notamment la citadine qui doit succéder à la Zoe, la nouvelle R5. Au total, ces trois usines devraient générer 3500 à 4000 emplois directs.

Une concentration tout à fait logique

Le choix de la région Hauts-de-France n’est pas le fruit du hasard. Il y a une logique derrière. Verkor avait d’autres choix possibles, d’autres régions étaient candidates. Mais il est indéniablement plus malin de concentrer la production dans une même région. Notamment pour la formation des futurs salariés et pour assurer assez de travail aux sous-traitants. On crée ainsi un écosystème où chacun est gagnant.

Par ailleurs, la région avait un avantage aux yeux de ces industriels : elle est un des fiefs historique de la construction automobile française. Et une partie des futurs acquéreurs de ces batteries sont situés dans la région ou à proximité. L’usine de Verkor livrera ses batteries à l’usine Alpine de Dieppe. Renault a prévu de produire ses véhicules électriques dans ses usines de Douai, Maubeuge et Ruitz. Et Stellantis qui, de son côté, a décidé d’assembler ses véhicules utilitaires électriques à Hordain.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco