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Comment Ford profite du succès du bioéthanol en France

Sur BFM Business, Louis-Carl Vignon, PDG de Ford France se félicite du succès "immédiat" de ses véhicules alimentés par ce carburant bien moins coûteux que l'essence.

Ford a clairement eu le nez creux. En misant dès 2019, à contre-courant de la concurrence, sur une gamme de véhicules alimentés au bioéthanol (E85), le constructeur a joué la bonne carte.

Alors que les prix de l'essence explosent en France, Ford voit ses modèles se vendre comme des petits pains. Il faut dire qu'à 75 centimes le litre, l'agro-carburant est bien mois cher que l'essence (SP-95) qui se vend aujourd'hui en moyenne à 1,70 euro.

En un an, les ventes de l'E85 ont flambé de 33%, porté par les ventes de véhicules neufs mais surtout à travers la conversion de moteurs thermiques sur des véhicules déjà en circulation.

"Ca a été un succès immédiat", confirme sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi Louis-Carl Vignon, PDG de Ford France. "Nous avons commencé à commercialiser ces véhicules à partir de l'été et ça représente sur le deuxième semestre 65% de nos ventes", soit 22.000 voitures.

Une part de marché de 3% en France

De quoi augmenter la petite part de marché de Ford en France inférieure à 3%... D'autant plus que le groupe a réduit ses délais de livraison, les contraintes de la chaîne d'approvisionnement se sont assouplies. "On est aujourd'hui entre 4 et 6 mois de délais, soit des délais absolument raisonnables", précise Louis-Carl Vignon.

Au départ, cette gamme a été lancée pour "s'inscire dans cette logique de transition énergétique. On a l'ambition de s'inscrire en leader de cette transition. On sait vers où on va", ajoute le dirigeant.

Car le bioéthanol n'est qu'un étape chez Ford. "On a dit qu'en 2024, 100% de nos véhicules utilitaires seraient capables de rouler sans émettre de CO2, 2026 la même chose pour les véhicules particuliers et en 2030, tous les véhicules particuliers seront électriques", détaille Louis-Carl Vignon.

Traduction, le bioéthanol est une étape de transition pour le constructeur américain. D'autant plus que ce carburant présenté comme vert ne l'est pas autant que ça selon certaines associations. Il mobilise beaucoup de terres agricoles notamment. Une critique balayée par le responsable.

"Oui, c'est réellement écolo, d'abord c'est une production locale. Ensuite, c'est vrai qu'on utilise de la betterave mais c'est aussi fait à base de résidus alimentaires", explique Louis-Carl Vignon.

Si l'E85 peut être une solution pour un certain nombre d'automobilistes, reste un écueil de taille : il ne peut pas être utilisé sur des moteurs diesel, qui représentent le gros du parc.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business