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Assurance auto: pourquoi votre prime n'augmente pas trop en 2023

Après une quasi-stabilité en 2022, la prime d'assurance automobile s'affiche en légère augmenation cette année, d'après le dernier baromètre lesfurets. Un "rattrapage" reste malheureusement attendu pour l'an prochain.

Votre assurance auto n'a pas (encore) trop augmenté. C'est ce qu'il faut retenir du dernier baromètre publié par le comparateur en ligne lesfurets, qui a constaté une prime moyenne de 736 euros en 2022, stable par rapport à 2021 (734 euros).

Un "effet 2021"

"Une conséquence d'un marché automobile neuf paralysé et d'une plus faible sinistralité avec les confinements encore présents en 2021, qui ont limité la circulation et donc le nombre d'accidents, ce qui se retrouve sur la prime à payer en 2022", résume Cédric Ménager, directeur général de lesfurets depuis septembre dernier, pour expliquer cette relative stabilité des tarifs.

La crise du marché du neuf depuis 2020 se répercute en effet de plus en plus sur le marché de l'occasion, avec une offre, surtout de véhicules récents, qui diminue fortement. Résultat: un vieillissement du parc, et donc des primes moins élevés avec une valeur résiduelle orientée à la baisse. L'âge moyen des véhicules particuliers testés sur les comparateurs en France est ainsi passée d'un peu plus de 10 ans en 2020 à près de 12 ans l'an dernier. Et la part des véhicules de 16 ans et plus est passée de 20% à 27%.

Autre phénomène perçu par le comparateur, des consommateurs qui cherchent à gagner du pouvoir d'achat: avec de plus en plus de demandes pour changer l'assurance d'un véhicule existant, ou pour faire baisser le niveau de garantie, de tous risques au tiers.

Une inflation qui touche déjà les plus jeunes

A noter que si la prime est restée stable en 2022, cela ne concerne pas toutes les tranches d'âges. Les plus jeunes, qui payent déjà plus cher leur assurance, ont vu des hausses de 2% pour les 18-25 ans (prime moyenne à 1257 euros) et de 3% pour les 26-35 ans (831 euros en moyenne).

A l'inverse, les primes sont en baisse dans les mêmes proportions pour les plus âgés, à partir de 46 ans, avec 599 euros en moyenne en 2022 pour les 46-55 ans, et 530 euros à partir de 56 ans. Ces derniers possèdent en moyenne un véhicule plus ancien, et par voie de conséquence, l'assure plus souvent au tiers, de quoi faire baisser la facture.

"Les jeunes continuent de payer plus cher par rapport à un conducteur expérimenté, avec 46% considérés ainsi comme des 'mauvais conducteurs' (voir encadré), contre 14% pour l'ensemble de la population", analyse Cédric Ménager.

Au-delà des 950 euros en moyenne en Ile-de-France

Les primes par motorisation permettent aussi de voir que l'électrique peut permettre de réduire sa facture annuelle. Avec un kilométrage moins élevé, la moyenne 2022 est à 537 euros, contre 684 euros pour un modèle essence et 721 euros pour un Diesel.

Autre explication: la taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA) qui ne s'applique pas aux voitures électriques et qui "peut représenter jusqu'à 33% de la prime", rappelle Cédric Ménager.

On constate également de fortes disparités régionales, avec une prime moyenne de 960 euros en Ile-de-France et de 982 euros en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les plus élevées en France, et à l'inverse, de 689 euros en Bretagne.

Attention à 2024

Alors qu'une partie des automobilistes s'est déjà acquittée du paiement de sa vignette verte cette année, pour ceux qui ne l'ont pas encore réglé, la hausse devrait rester limitée jusqu'à la fin 2023, à 5/6% grâce à un accord entre les assureurs et le gouvernement, qui cherche tant bien que mal à limiter les sources d'inflation.

Mais une hausse plus significative est déjà attendue pour 2024, avec notamment la répercussion de deux sources d'inflation: la hausse des coûts de la main d'œuvre et de ceux des pièces détachées.

Qu'est-ce qu'un mauvais conducteur?
Pour les assureurs, sont considérées comme mauvais conducteurs les personnes correspondant au minimum à une de ces conditions au cours des 3 dernières années:
- Malussé(e): déclaration d’au moins 1 sinistre semi-responsable
- Permis suspendu, annulé ou retiré au moins 1 fois
- Déclaration d’au moins 1 sinistre responsable ou partiellement responsable
- Résilié́(e) par un assureur auto au cours des 2 dernières années
- Contrat d'assurance actuel résilié́ ou suspendu
- Condamné(e) pour délit de fuite et/ou refus d'obtempérer
- Contrôlé(e) positif aux stupéfiants 

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto