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Animaux

Une étude démontre que les humains peuvent en partie comprendre les animaux grâce à leurs sons

Les humains peuvent notamment décrypter les émotions des cochons via les sons qu'ils émettent.

Les humains peuvent notamment décrypter les émotions des cochons via les sons qu'ils émettent. - Daniel LEAL © 2019 AFP

Les cochons et les chevaux sont les animaux dont les émotions vocalisées sont les mieux interprétées par les êtres humains selon cette étude publiée par des chercheurs de l'Université de Copenhague.

Les humains ne sont pas encore capables d'avoir une conversation avec les animaux, mais ils peuvent comprendre une partie des émotions des bêtes grâce aux sons qu'elles émettent. C'est la conclusion d'un groupe de chercheurs dans une étude danoise publiée par le journal scientifique Royal Society Open Science et relayée par le Guardian.

L'analyse des données récoltées montre ainsi que certaines émotions vocalisées par des mammifères de type ongulés (cochons, sangliers, chevaux domestiques et sauvages, vaches ou encore chèvres) peuvent être interprétées correctement par les humains, notamment les émotions les plus intenses.

"[Les humains] fondent probablement leurs décisions sur leur connaissance de la façon dont les humains s'expriment lorsqu'ils sont plus ou moins excités [émotionnellement], explique au Guardian Elodie Briefer, co-autrice de la recherche à l'université de Copenhague.

"L'excitation, qui est liée aux voies du stress, est un système qui est bien conservé chez les vertébrés", détaille encore la chercheuse.

Une meilleure compréhension des animaux domestiques

L'étude a été menée sur 1024 personnes venant de 48 pays différents. Les répondants ont été exposés à des enregistrements d'animaux dans des situations d'excitation plus ou moins intenses (déterminées en fonction du mouvement de l'animal et de son rythme cardiaque) et associées à des moments plutôt positifs (par exemple lorsqu'ils s'apprêtent à être nourris) ou négatifs (lorsqu'ils sont isolés d'un groupe).

Ils ont également été confrontés à des séries de mots sans signification prononcées de façon factice avec rage ou plaisir pour comparer leurs degrés de réussite dans la reconnaissance des différentes expressions émotionnelles.

Les personnes interrogées ont ainsi pu déterminer correctement si les émotions des animaux et personnes écoutées étaient intenses ou non dans 54,1% des cas et si les émotions étaient négatives ou positives dans 55,1% des cas. Ces niveaux ne sont pas beaucoup plus élevés que le pourcentage lié au hasard (50%) mais suffisants pour tirer des enseignements scientifiques.

En détail, le niveau d'excitation des chevaux et des cochons est correctement deviné dans 58% et 57% des cas, contre 55% pour le niveau d'excitation des humains. La nature des émotions (positive ou négative) est toutefois saisie plus justement pour les humains (68% de réponses justes) contre 64% pour les chevaux et 58% pour les cochons.

"En général, les gens identifient mieux les espèces domestiques que les espèces sauvages", souligne Elodie Briefer.

L'étude montre également que les répondants de l'étude arrivent mieux à identifier les émotions d'un type d'animal lorsqu'ils ont déjà été en contact avec lui auparavant dans leur vie. Plus ce contact est régulier, plus les réponses sont correctes selon les chercheurs, d'où les difficultés rencontrées pour les animaux sauvages.

Par Glenn Gillet