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Sea Sheperd porte plainte contre X après la découverte d'un dauphin mutilé dans le golfe de Gascogne

Le dauphin, scarifié, portait un message directement adressé à l'ONG. Les épisodes de surmortalité de cétacés se sont intensifiés depuis 2016, selon l'observatoire Pelagis.

L'ONG Sea Sheperd a annoncé samedi déposer une plainte pour X pour "mutilation d'espèce protégée" après la découverte d'un dauphin scarifié dans le golfe de Gascogne, dans l'Atlantique. Sur la peau du dauphin, on peut lire, gravé au couteau, "Sea Sheperd PD".

"Nous sommes tombés ce matin sur ce dauphin. Encore un qui est victime de la pêche, avec un message. Ce dauphin a été découpé pour être consommé", puis scarifié, déclare dans une vidéo une membre de l'association, qui dénonce un "carnage".

L'ONG dénonce "le climat d'impunité"

"'Sea Shepherd PD' gravé au couteau sur un dauphin. Et c’est pas la première fois. C’est ça la pêche en France? La profession doit vraiment faire le ménage dans ses rangs et l’Etat doit lever le climat d’impunité qui règne en mer", a ensuite affirmé dans un tweet l'ONG dédiée à la protection de l'océan.

Sea Sheperd demande l’ouverture d’une enquête "pour identifier les pêcheurs qui ont commis cet acte barbare" et a annoncé qu'elle allait exposé le dauphin mutilé sur le vieux port de La Rochelle ce dimanche. La peine encourue pour la mutilation d'une espèce protégée est de trois ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.

Une aggravation du phénomène

En janvier déjà, l'ONG avait annoncé porter plainte contre X après la découverte de six dauphins "mutilés et éventrés" sur des plages du littoral Atlantique. Pour y mettre un terme, Sea Sheperd demandait alors à l'État, dans un communiqué, de mettre en place des "fermetures spatio-temporelles (4 mois de fermeture par an sur les zones à risque) aux engins de pêche non-sélectifs". 

Entre le 1er décembre 2022 et le 15 février 2023, l'observatoire de la biodiversité Pelagis (CNRS et Université de La Rochelle) a recensé 395 petits cétacés échoués morts sur la façade atlantique et près de 40 autres sur le littoral de la Manche. 90% des animaux échoués en Atlantique sont des dauphins communs, selon l'observatoire.

Ce dernier souligne que "la grande majorité" des animaux "présentaient des traces de capture dans un engin de pêche". Ce type d'épisode de "surmortalité" des cétacés s'est "intensifié" depuis 2016, selon l'observatoire Pelagis, mais le phénomène actuel est "particulièrement précoce".

Sophie Cazaux