BFMTV
Animaux

Piqué par un scorpion "très dangereux" dans un vol Dakar-Nantes, il revient sur sa frayeur

Un scorpion tenu dans une main. (photo d'illustration)

Un scorpion tenu dans une main. (photo d'illustration) - PETER PARKS / AFP

Le scorpion se serait caché dans son sac lors d'une excursion dans le désert quelques jours plus tôt. La victime dit avoir ressenti des douleurs intenses et être passée proche de la crise cardiaque.

Il a survécu au prix de plusieurs heures de souffrance. Xavier Pirot, 45 ans, a été piqué par un scorpion caché dans son sac au beau milieu d'un vol Dakar-Nantes samedi. Il se considère comme un "miraculé" au vue de la dangerosité de l'animal, raconte-t-il à Ouest-France.

Le quadragénaire dit s'être senti nauséeux environ une heure après le décollage et alors que l'avion survolait le Sahara. Il explique avoir alors glissé sa main dans son sac à dos pour y récupérer des médicaments. C'est là qu'il a "senti une piqûre".

Le poison "est monté d'un coup"

"J’ai eu le mauvais réflexe de sucer mon doigt en pensant que ça allait passer. Sauf que c’est monté d’un coup. J’ai alors rouvert mon sac posé sur les genoux. C’est là que j’ai vu le scorpion. Je l’ai reconnu aussitôt car j’en avais déjà vu en vivarium", détaille-t-il.

L'arachnide aurait pénétré dans le sac à dos du touriste à l'occasion d'une excursion dans le désert de Lompoul, au nord de Dakar, où il a dormi une nuit. L'animal "aura passé deux jours et deux nuits" enfermé avant de passer la douane de l'aéroport de Dakar sans encombre (contrairement au briquet du passager) et de piquer sa victime une fois dans les airs.

Après l'avoir vu, le passager s'est empressé de refermer son sac et a demandé à son fils de 14 ans d'alerter un membre de l'équipage. A l'arrivée du steward, il a expliqué sa situation hors du commun: "C’est pas une blague, j’ai un scorpion dans le sac, je viens de me faire piquer". Il raconte que son interlocuteur a "changé de couleur" avant de l'inviter à venir dans le fond de l'avion et "d'enfermer le sac aux WC".

La situation est alors sous contrôle mais Xavier Pirot souffre le martyre: "J’avais l’index complètement paralysé et si quelqu’un le frôlait, je hurlais. J’ai failli faire une crise cardiaque deux fois: au bout de quinze minutes puis une heure après".

"J’ai eu de la chance dans mon malheur"

Par chance, un autre passager qui s'était déjà fait piquer par un scorpion a pu lui conseiller de "surélever ses jambes" et lui a donné des médicaments. Il a également été assisté par une médecin présente dans l'avion. Après avoir été allongé derrière un rideau dans la zone réservée au personnel navigant, Xavier a vu son état se stabiliser, ce qui a permis d'éviter un atterrissage d'urgence.

"On me disait qu’on allait atterrir dans vingt minutes. Ça m’a paru une éternité. À un moment, ma fille a craqué parce qu’elle avait peur pour son papa. Pour la rassurer, j’ai dit que c’était comme une piqûre de guêpe. J’ai tenté de me contenir et ça m’a boosté. Mieux valait que ce soit moi et non elle qui soit piquée", partage-t-il.

Une fois arrivé à l'aéroport de Nantes, Xavier Pirot a été pris en charge au CHU, qu'il a finalement pu quitter dans la nuit, après avoir "dépassé le délai de cinq heures critiques". S'il reste encore sous surveillance médicale aujourd'hui, le quadragénaire indique n'avoir "plus aucune trace à [son] index droit" et avoir repris le travail, lui qui officie en tant que commerçant numismate au Comptoir des Monnaies de Nantes.

"Je pourrais même jouer aux boules! Je me sens miraculé. J’ai eu de la chance dans mon malheur", confie-t-il.

Le scorpion recueilli par un spécialiste de la région

L'animal a finalement été recueilli par l'association spécialisée Inf-Faune, basée à Couëron, dans la région nantaise. Ses membres accueillent plus de 400 animaux, principalement des reptiles, "importés à des fins commerciales ou provenant d’élevages en captivité", précise son fondateur, Philippe Gillet, interrogé par Ouest-France.

Le spécialiste, qui a lui-même formé le personnel de l'aéroport de Nantes, a pu identifier que le scorpion est un androctonus amoreuxi mâle "très dangereux".

"Son venin est fortement toxique. Il peut arrêter un cœur", précise le spécialiste.

"Il se trouve que j’aime bien les reptiles et autres bestioles, même si l’une d’elles a un peu baissé dans mon estime!", explique quant à lui Xavier Pirot. "Mais je suis joueur. Je pense que j’irai voir cet herpétologue à Couëron pour voir le scorpion". Sans rancune.

Glenn Gillet