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"J’avais vraiment peur que le bateau coule": un ancien skipper du Vendée Globe attaqué par des orques

Le voilier dirigé par le skipper Sébastien Destremau a été très endommagé sous les coups de boutoir des mammifères. Pour les experts, il s'agirait d'un simple jeu.

Grosse frayeur en eaux troubles. Lundi, alors qu'il naviguait sur un voilier au large du cap Trafalgar, à proximité du détroit de Gibraltar, Sébastien Destremau, ancien double participant au Vendée Globe, a été pris pour cible par un groupe d'une vingtaine d'orques.

Pendant près d'une heure, les mammifères marins ont attaqué l'embarcation, qui a été très endommagée. Sous leurs coups de boutoir, le safran, une pièce reliée au gouvernail qui est située sous la coque, a été réduit en miettes.

"J’avais vraiment peur que le bateau coule. À bord de ces bateaux il n’y a pas de cloisons étanches comme sur un bateau du Vendée Globe, c’était ça qui m’inquiétait beaucoup", dit le navigateur auprès de BFMTV.

"Je n'ai pas envie de nager avec ces machins"

Très vite, Sébastien Destremau, dont l'engagement humanitaire est connu depuis des années, décide d'avertir les gardes-côtes espagnols de sa situation pour "les prévenir, donner notre position, le nombre de personnes à bord."

"Et aussi dire que si on appuie sur le bouton ‘attention le bateau coule’, vous venez vite parce qu’il y a quand même des bestioles autour de nous. Je n’ai pas envie de nager avec ces machins moi", sourit-il après coup. Comme le veut la procédure dans ce cas de figure, le bateau a été mis à l'arrêt.

"Un simple jeu"

Dans cette partie du globe, les "attaques" d'orques ne sont pas rares. Entre 2020 et 2021, on estime à une centaine le nombre d'interactions avec des bateaux le long de la péninsule ibérique. En 2020, l'Espagne avait temporairement interdit la circulation des voiliers sur une partie de ses côtes pour cette raison.

Cependant, on ignore la raison de ces attaques. Contacté par BFMTV, l'océanographe François Sarano avance l'hypothèse d'un simple jeu pour les orques.

"Pour une orque qui fait huit mètres et cinq tonnes, jouer avec un bateau, c’est comme pour nous jouer avec un chat. Pour les humains, ça apparaît comme une agression, mais pour les orques, c’est un simple jeu", dit-il.

Le voilier a été forcé de s'arrêter à Cadix afin de constater, et réparer, les dégâts.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV