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Grippe aviaire: la LPO alerte sur "l'hécatombe" chez les oiseaux sauvages

Un Fou de Bassan touché par la grippe aviaire près de l'île bretonne du Rouzic, dans l'archipel des Sept-îles le 15 septembre 2022

Un Fou de Bassan touché par la grippe aviaire près de l'île bretonne du Rouzic, dans l'archipel des Sept-îles le 15 septembre 2022 - FRED TANNEAU © 2019 AFP

Cette année, plus de 22.000 oiseaux marins sont morts au Pérou des suites de la maladie, a indiqué le président de la LPO.

L'épizootie de grippe aviaire qui fait des ravages dans les élevages de volailles cause également une "hécatombe" dans la faune sauvage, a alerté vendredi la Ligue de protection des oiseaux (LPO), demandant des "solutions pérennes" avec notamment une évolution des modes de production avicoles.

"Ce qu'il y a de singulier, c'est l'impact sur la faune sauvage: cette année, par exemple plus de 22.000 oiseaux marins, principalement des pélicans, sont morts au Pérou", a relevé Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO lors d'un atelier consacré à cette question.

"Qui est le coupable?"

"La grippe aviaire H5N1 a affecté la faune sauvage" et "jamais on n'a connu une hécatombe comme celle qui a été vérifiée en 2021/2022", a-t-il souligné. La France n'a pas été épargnée, avec par exemple une colonie de Fous de Bassan décimée en Bretagne mais aussi des vautours fauves atteints en Aveyron.

"Qui est le coupable? Est-ce que ce sont les élevages qui véhiculent le H5N1 à la faune sauvage ou est-ce la faune sauvage qui est coupable et les élevages victimes? Il y a les deux", a assuré Allain Bougrain Dubourg.

Le Dr François Moutou, vétérinaire et membre du conseil scientifique de la LPO, a estimé qu'il était "difficile de conclure" sur l'origine et souligné le rôle des échanges entre les différentes populations.

Demande de "solutions pérennes"

Lors de l'émergence du virus en Asie, "on a vu plusieurs échanges entre oiseaux sauvages et domestiques avec des souches qui, au départ, étaient toujours faiblement pathogènes et à un moment, dans un élevage, cette combinaison de souches a donné la souche H5N1 hautement pathogène", a-t-il relevé.

La LPO a réclamé "des solutions pérennes" face au problème, estimant les mesures actuelles insuffisantes.

"Il est indispensable de revoir les modèles des différents systèmes de production avicoles, il devient urgent de réduire la densité des élevages, d'améliorer les conditions sanitaires de détention, de limiter les conditions de stress des animaux détenus (...) d'élever des races locales plus résistantes aux virus", a réclamé Allain Bougrain Dubourg.

J.F. avec AFP