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Calvados: neuf mois de prison ferme pour un tortionnaire de chats

Un chat dans un temple bouddhiste, le 3 décembre 2015 dans la banlieue de Shanghai. (Photo d'illustration)

Un chat dans un temple bouddhiste, le 3 décembre 2015 dans la banlieue de Shanghai. (Photo d'illustration) - Johannes Eisele - AFP

Une quinzaine de chats ont été torturés entre le 4 mai et le 18 juin derniers. Trois ont dû être euthanasiés à cause des sévices qu'ils avaient subis.

Un ingénieur de 50 ans, réputé brillant, a été condamné ce mercredi en correctionnelle à Caen (Calvados) à 18 mois de prison dont neuf mois ferme pour des actes de cruauté à l'égard d'une quinzaine de chats.

Le tribunal n'a pas ordonné de placement sous mandat de dépôt du prévenu qui comparaissait détenu.

"Le jour, il est cadre supérieur. La nuit révèle son comportement de tortionnaire de chats", des faits "graves, préparés, multiples" qui relèvent "nécessairement d'un certain instinct de perversité", a estimé la procureure de la République de Caen Carole Étienne avant de requérir deux ans de prison dont un an avec sursis.

Une quinzaine de chats victimes

Les faits se sont déroulés du 4 mai au 18 juin sur une quinzaine de chats dont trois ont dû être euthanasiés, a précisé la magistrate.

Selon Patrice Grillon, avocat de l'association de défense des droits des animaux Stéphane Lamart, qui s'était portée partie civile, il est "rarissime de retrouver l'auteur de tels actes".

"Pourquoi a-t-il commis ces actes? Il ne le sait pas. Il imagine que c'est peut-être à cause de son traitement", a plaidé l'avocate de la défense Stéphanie Perol.

Selon une expertise psychiatrique, ces faits "en rupture totale avec le comportement habituel" du prévenu, peuvent être des effets secondaires d'un traitement, Requip, contre une maladie neurodégénérative, que l'homme a expliqué prendre depuis quelques mois.

"Je ne pensais pas causer autant de dégâts"

"Je regrette ce que j'ai fait. J'ai fait du mal à des animaux, à des familles. Je ne pensais pas causer autant de dégâts", a déclaré le prévenu juste avant que quelqu'un dans le public, qui a plusieurs fois réagi au cours du procès, ne lui lance: "pense à tes quatre enfants". 

Le casier judiciaire de cet homme marié, qui a chez lui un chat et un chien qu'il ne maltraite pas, était vierge jusqu'à mercredi soir.

La quinzaine de personnes qui se sont portées parties civiles ont pour plupart obtenu 1 000 euros pour préjudice moral. Une audience civile aura lieu le 10 janvier 2019 pour les préjudices matériels (frais de vétérinaires). Plusieurs associations de protection des animaux, dont la SPA, les fondations 30 millions d'amis, et Brigitte Bardot, étaient également représentées. 

Il repérait les chats pendant ses insomnies

S'exprimant de façon très calme, l'homme a reconnu avoir "luxé" les pattes de chats qu'il repérait la nuit durant des insomnies dans les rues de l'agglomération de Caen.

L'enquête fait aussi état de pattes cassées voire de mâchoires et de crocs cassés et de langues déchirées. Le prévenu qui attirait les chats avec de la nourriture a expliqué ne pas avoir osé signaler ces faits à son neurologue qui l'a interrogé sur d'éventuels effets secondaires étranges.

Le dictionnaire médical Vidal fait état de possibles addictions aux jeux, achats compulsifs, hyper-sexualité, mais pas de maltraitance d'animaux, a relevé Me Grillon.

L.A., avec AFP