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Béziers: l'ADN des chiens prélevé pour lutter contre les déjections canines dans la rue

Les habitants de Béziers qui promènent leur chien dans le centre-ville doivent désormais faire prélever l'ADN de l'animal, afin qu'il soit identifié si ses déjections sont laissées sur le trottoir. Cette opération doit être expérimentée jusqu'à 2025.

Une méthode radicale contre les crottes de chien. Ce samedi, les habitants du centre-ville de Béziers propriétaires d'un chien sont invités à faire prélever l'ADN de leur animal.

Le but de cette opération, qui a débuté vendredi, est de créer une carte d’identification génétique des chiens de Béziers afin de repérer ceux dont les déjections sont laissées sur les trottoirs.

La mairie a donc mis en place des stands dans le centre, où des vétérinaires prélèvent la salive des canidés avec un écouvillon. "On va chercher des petites cellules de la muqueuse gingivale, entre la gencive et la joue", explique le vétérinaire Benjamin Deville à BFMTV.com.

Ceux qui auront raté les deux journées de prélèvement organisées par la municipalité devront se rendre chez un vétérinaire.

38 euros d'amende pour ceux qui refusent de participer

Les Biterrois sont partagés sur cette opération: "ça me dérange beaucoup. J'appelle ça une atteinte aux libertés individuelles", déclare l'un d'entre eux à BFMTV.

De son côté, Lisette, propriétaire de Meia, comprend l'idée de ce dispositif, car elle trouve Béziers "très sale", mais doute de son efficacité.

"Je pense que ça serait très bien si les gens qui laissent des crottes sur la route étaient testés. Mais tous les gens qui vont venir se tester, c'est des gens qui ramassent les crottes", estime-t-elle.

Pourtant, toute personne qui promène son chien au sein du périmètre établi par la mairie doit désormais détenir sa carte d’identification génétique, selon l'arrêté pris en mai par la mairie. Ceux qui n'en ont pas encourent une amende de 38 euros, mais "les agents communaux feront preuve de pédagogie et de tolérance durant les premiers mois", précise la municipalité sur son site.

"Rien ne marche" jusqu'ici, selon Robert Ménard

Puis, si une déjection d'un chien fiché est identifiée par le laboratoire chargé de cette mission, son propriétaire devra payer les frais de nettoiement à raison de 122 euros par crotte. La commune affirme ramasser plus de 1000 crottes par mois dans le centre et avoir un budget alloué à la "lutte contre les déjections canines" de 80.000 euros par an.

"Les affiches sympathiques, les affiches menaçantes, rien ne marche. Demandez à n'importe quel maire! Vous le faites, et quinze jours après les gens ont oublié et sont passés à autre chose", explique le maire de la ville, Robert Ménard, à BFMTV.

L'arrêté précise que cette mesure est prise "à titre d'expérimentation" jusqu'au 13 juillet 2025.

Tanguy de Lanlay, Alexia Prunier, Charles Arrigoni avec Sophie Cazaux