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13.560 kilomètres en 11 jours: un oiseau bat le record du vol le plus long entre l'Alaska et la Tasmanie

Une barge rousse

Une barge rousse - Andreas Trepte

Une barge rousse a volé 11 jours et 11 nuits sans s'arrêter, un record homologué par le Guiness Book.

De l'Alaska en Tasmanie, sans boire ni manger. Une barge rousse a battu un record mondial en volant 13.560 kilomètres sans s'arrêter en 11 jours et 11 nuits. Une performance de la part de cet oiseau enregistré sous l'identifiant "234684", relayée par nos confrères de franceinfo et homologuée début janvier par le Guiness Book des records.

Le record de la plus longue migration

Selon le site du Guiness Book, c'est la migration la plus longue jamais enregistrée pour un oiseau. Selon un tag satellite accroché à son dos, le voyage de "234684", un jeune oiseau de cinq mois, a débuté le 13 octobre 2022, jusqu'au 24.

L'ancien record de la migration la plus longue était détenu par une autre barge rousse, en 2007, qui avait parcouru plus de 11.500 kilomètres.

Des oiseaux habitués à de longues distances

"Toutes les barges rousses font de longues migrations, mais celles d'Alaska font des vols exceptionnels", a expliqué à nos confrères l'ornithologue Maxime Zucca. Ces oiseaux, qui nichent en Alaska, migrent en Nouvelle-Zélande pour l'hiver. Sans s'arrêter car entre ses deux lieux de vie, "il n'y a pas de lieu pour refaire des réserves de graisse, même si l'on trouve quelques atolls".

D'après le site du Guiness Book, ces oiseaux peuvent survivre de telles distances en absorbant 25% des tissus de leur tube digestive, de leur foie et reins. Les barges rousses possèdent également l'habilité de grossir leur coeur et les muscles de leur poitrine lors d'un vol pour augmenter leur réserve d'oxygène.

Menacés par le réchauffement climatique

"234684", qui a survolé plusieurs îles comme la Nouvelle-Calédonie et l'archipel du Vanuatu, ne s'est pas arrêté pour manger. Selon l'ornithologue Eric Woehler, cité par le Guiness Book, l'oiseau a sûrement perdu "la moitié ou plus de son poids lors de son vol".

Les barges rousses ne peuvent par ailleurs pas atterir sur l'eau, contrairement à d'autres espèces, pour se nourrir. Au printemps, le vol retour se fait cette fois en passant par la Chine et la Corée.

Mais les barges rousses, comme beaucoup d'autres espèces, sont menacées par la destruction de leur habitat par le réchauffement climatique. Selon Maxime Zucca, les surfaces de vasière diminuent, notamment en mer de Chine. Par ailleurs, le réchauffement des zones où les barges font leur nid s'accélère, et fait émerger des prédateurs, les obligeant à migrer plus tôt dans l'année et à accélérer pour arriver à temps, réduisant leur période d'engraissement.

Fanny Rocher