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Strasbourg: une classe de CP sans enseignante depuis plus de deux mois, les parents inquiets

Depuis plus de deux mois, les élèves de CP de l'école du Conseil des XV à Strasbourg n'ont plus d'enseignant. Malgré des efforts de la direction, aucun remplaçant n'a été trouvé et l'inquiétude domine chez les parents d'élèves.

"Je veux un maître ou une maîtresse!" Avec leurs pancartes, les élèves de CP de l'école du Conseil des XV à Strasbourg réclament un enseignant ce mardi 9 avril. Apolline, Bérénice, Polly, Clément, Adam, Ania... Ce sont au total 19 enfants qui n'ont pas de professeur des écoles depuis le 30 janvier dernier.

"On n'a plus de maîtresse parce qu'elle est malade", explique Polly, 7 ans. C'est au retour des vacances d’hiver que les parents d’élèves ont appris que l’enseignante de leurs enfants sera finalement absente jusqu’à la fin d’année. Depuis deux mois, aucune solution pérenne ne se dessine.

"Le directeur a tout de suite fait une demande auprès du rectorat pour avoir un remplaçant, autour de la fin janvier", raconte Julia Schoppe, mère d'une élève. "Le rectorat l'a informé le 2 avril qu'il a reçu l'autorisation d'embaucher des vacataires parce qu'il n'y a plus de remplaçants titulaires depuis longtemps."

Et d'ajouter: "ce qu'il s'est passé entre le 30 janvier et le 2 avril, ça on ne le sait pas."

Un courrier a été envoyé à l’inspection académique, qui a affirmé être "confrontée à des difficultés de remplacement". "Les services départementaux de l'Éducation nationale sont mobilisés pour trouver des solutions", assure l'inspecteur.

"L'obligation scolaire ne peut pas aller dans un sens"

"On est quand même sur une année structurante pour les enfants", rappelle Loïc Lang, père d'une élève de CP. "Ça fait trois mois que l'équipe pédagogique fait au mieux, mais ce n'est pas à elle de porter les difficultés du rectorat."

Même si le directeur de l'école prend en charge les élèves de CP ponctuellement, l'inquiétude des parents grandit. Certains envisagent de se tourner vers l'enseignement privé.

"L'obligation scolaire ne peut pas aller dans un sens", insiste Sonja Wirwohl, parent d'élève. "On a des enfants qui sont obligés d'aller à l'école tous les jours mais on n'a pas d'enseignants pour eux".

"Les valeurs de la République vont dans les deux sens. Je ne veux pas être forcée de mettre mes enfants dans le privé", indique-t-elle.

Les parents souhaitent désormais expérimenter de nouvelles actions pour attirer l’attention. Ils envisagent la tenue d’une classe en extérieur, devant l’école.

Cécile Mootz, avec Juliette Moreau Alvarez