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"Des ambulances attendent sept heures sur le parking": débordées, les urgences de Strasbourg déploient une unité mobile

Au CHU de Strasbourg, une unité de soins mobile a été mise en place sur le parking de l'hôpital afin de tenter, tant bien que mal, à fluidifier l'afflux de patients.

Sur le parking des urgences de Strasbourg, depuis le 23 décembre dernier, une unité sanitaire mobile a été installée et voit les patients affluer chaque jour. Les malades attendent ici leur prise en charge, notamment afin de permettre aux véhicules de secours de repartir au plus vite.

"On a des ambulances qui attendent plusieurs heures, jusqu'à sept heures sur le parking avant que la victime ne soit admise dans le service des urgences", explique le lieutenant- colonel Madeleine Deloire, sapeur-pompier au SDIS 67.

130 personnes ont déjà été accueillies en l'espace d'une semaine, alors que le dispositif est mis en place pour la première fois dans cet établissement hospitalier strasbourgeois. En cause, un afflux exceptionnel de patients aux urgences de Strasbourg.

Un taux d'incidence le plus élevé de France

"L'objectif, là, est de libérer ces ambulances et de leur permettre d'accomplir leurs missions de secours d'urgence", continue le lieutenant-colonel Deloire.

De plus, la région du Grand Est est significativement touchée par les infections respiratoires aigües (IRA). Le taux d'incidence y est le plus haut du pays à l'heure actuelle, avec un chiffre de 1.015 IRA pour 100.000 habitants.

"C'est la période hivernale, avec toutes les pathologies hivernales, la Covid, la grippe, la bronchiolite même si cela est plus pour la pédiatrie, et une population vieillissante qui a un besoin en soins et en hospitalisation important", analyse Olivia Morel, cadre de santé aux urgences de Strasbourg.

Dans la journée du 27 décembre, 220 passages aux urgences ont été recensés. Parmi ceux-ci, 89 patients ont nécessité une hospitalisation pour seulement… 23 lits disponibles.

"Il nous faut des lits!"

Un déficit criant, qui ne peut pas être totalement comblé par l'unité sanitaire mobile, d'après le syndicat FO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg.

"S'il y a cette unité, ce ne sera pas forcément la bonne solution car cette unité à la base est prévue pour être déployée avec des médecins puisque c'est une unité médicale. Or, il n'y a pas de médecin. Ce que nous demandons, c'est des lits, il nous faut des lits!", réclame Christian Prudhomme, secrétaire général de Force ouvrière.

Pendant les fêtes, le CHU de Strasbourg a choisi de maintenir son plan blanc. L'unité sanitaire mobile, elle, devrait rester en place jusqu'au 2 janvier prochain.

Eléa Morel, Kévin Drouant avec Alexis Lalemant