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"Plus de forces de l'ordre que de manifestants": le maire de Muttersholtz revient sur la visite d'Emmanuel Macron dans sa ville

Pour Patrick Barbier, les limites n'ont pas été dépassées dans sa commune et les manifestations sont restés bon enfant.

Un déplacement présidentiel bien agité. Dans un climat social très tendu, le président de la République souhaitait renouer avec les Français. Si Emmanuel Macron a fait savoir qu'il voulait tourner la page et se concentrer désormais sur d'autres grands chantiers du pays, les opposants à la réforme scandent encore et toujours leur désaccord.

"Je n'ai jamais vu ça"

C'est dans ce contexte qu'à Muttersholtz ce mercredi, lors du tout premier déplacement présidentiel depuis la promulgation de la réforme des retraites, un très important dispositif de sécurité a été érigé, de quoi étonner le maire Patrick Barbier, habitué au calme de sa commune de 2000 habitants.

"Le dispositif de sécurité était impressionnant, je n'avais jamais vu ça il y avait clairement plus de forces de l'ordre que de manifestants", décrit l'élu écologiste au micro de BFMTV.

Ces manifestants étaient munis de casseroles et ont scandé des chants anti-Macron lorsque ce dernier est arrivé sur place. "C'était quand même assez bon enfant", estime l'édile. "Ils exprimaient démocratiquement une défiance, c'est clair."

Le président est allé au contact des Français seulement à l'intérieur de l'usine Mathis qu'il visitait, auprès des employés. "Là, ça s'est passé de manière plutôt sympathique", souligne l'élu Patrick Barbier

"On n'allait pas être sur une séquence de Bisounours"

Patrick Barbier est également revenu sur une action de la CGT ce mercredi: le syndicat a coupé momentanément l'électricité de l'usine Mathis que venait visiter le président à son arrivée sur les lieux.

Une "mise en sobriété" saluée par certains, et dénoncer par d'autres, comme le président de la région Grand Est qui estime que la "ligne rouge" a été franchie. Une opinion que ne partage pas le maire de Muttersholtz. "Je n'ai pas trouvé qu'à Muttersholtz les choses ont dépassé les limites", considère-t-il.

"Je suis d'accord sur le respect des institutions et donc de la fonction du président", conçoit Patrick Barbier. Néanmoins, il était pour lui évident que des opposants au gouvernement allaient se manifester lors de ce déplacement.

"Le président savait qu'en mettant sur le haut de l'agenda la réforme des retraites, on n'allait pas être sur une séquence de Bisounours dans notre pays", résume-t-il.

Juste après son déplacement à Muttersholtz, le président de la République s'est rendu dans la ville voisine de Sélestat pour un bain de foule au cours duquel il a été copieusement hué par plusieurs personnes.

Juliette Moreau Alvarez