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Le Bas-Rhin touché par les vols de matériaux sur les chantiers, en nette augmentation cette année

Les vols de matériaux ont déjà plus que doublé cette année sur les chantiers, et le cuivre n'est plus la seule marchandise convoitée. En cause, la flambée des prix et la rareté des matières premières.

Deux milliards d'euros de vols de marchandises dans les entrepôts et les chantiers. C'est ce qu'à recensé la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) au 1er août 2022 en France. Sur la totalité de l'année passée, les vols représentaient une perte d'un milliard d'euros.

En cause, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui ont fait flamber les prix. Si bien que le cuivre n'est plus la seule marchandise convoitée.

Cette recrudescence des vols, on l'observe notamment à Obernai, dans le Bas-Rhin. "Il y a deux-trois ans, c'était des vols de chaudières ou de matériaux avec du cuivre", relate Maurice Karotsch, président de la Capeb Grand Est pour BFM Alsace.

"Aujourd'hui, on se rend compte que des simples tuiles, des fenêtres en aluminium et d'autres matériaux sont volés sur les chantiers", ajoute-t-il.

Les employés, dommages collatéraux des vols

Les artisans victimes de vols sont désemparés. François Boulon, électricien à Obernai, s'est récemment fait voler des milliers d'euros de cuivre nu. "Dans le bâtiment, tout est volé, les outils aussi. Il faut faire très attention", commente-t-il.

"Il faut sensibiliser les ouvriers à ne pas laisser traîner ni les machines ni les matériaux", prévient le gérant.

Les désagréments ne sont pas seulement financiers pour les professionnels. Les conséquences peuvent devenir sociales. "C'est un trou dans la trésorerie de l'artisan, mais cela peut aussi avoir une incidence sur l'entreprise. Si vous n'avez plus de matériaux, le chantier est bloqué, ce qui peut emmener au chômage partiel pour les employés", déplore Maurice Karotsch.

La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment recommande à ses adhérents de travailler à flux tendu et de limiter le stockage de matériels sur les chantiers.

Juliette Vignaud