La réforme suspendue à la Haute École des arts du Rhin, après un quatrième jour de grève

Les dirigeants l'établissement prévoyaient initialement de réduire de 88 à 52 le nombre d'étudiants en première année, et de ne pas remplacer certains professeurs qui partiront prochainement en retraite.

La réforme de la première année d'enseignement de la Haute Ecole des arts du Rhin (Hear) et d'autres mesures d'économie ont été suspendues ce mardi 7 mai à l'issue d'un quatrième jour de grève dans l'établissement, a appris l'AFP auprès de la direction.

Les dirigeants de cet établissement, installé à la fois à Strasbourg et Mulhouse (Haut-Rhin), prévoyaient initialement de réduire de 88 à 52 le nombre d'étudiants en première année et de ne pas remplacer certains professeurs partant en retraite prochainement, afin d'équilibrer le budget qui présente un déficit de 1,5 million d'euros.

Mais ces mesures, et la manière avec laquelle elles ont été amenées, ont été vivement critiquées par des enseignants, personnels administratifs et étudiants de l'école d'art, qui se sont mis en grève le 26 mars, puis le 18 avril et, enfin, lundi et mardi, entraînant ces deux derniers jours l'annulation des épreuves du concours d'entrée des futurs étudiants de première année.

"Les transformations envisagées pour la rentrée prochaine ne se font pas", a déclaré à l'AFP le directeur de l'école, Stéphane Sauzedde, exprimant une volonté "d'apaisement". "On fera une rentrée comme les années précédentes, et évidemment on aura besoin des mêmes enseignants, donc le maintien des postes est accordé", a-t-il ajouté.

Le projet par pour autant abandonné

Le projet de réforme n'est pas abandonné pour autant, il servira de "point de départ à l'écriture du prochain projet d'établissement, pour lequel on devrait aboutir en janvier 2025", a précisé Stéphane Sauzedde. "On ralentit le mouvement, et on prend le temps de reprendre les points avec les partenaires sociaux", a-t-il dit.

"On va travailler à l'organisation de l'année prochaine, et nous allons prendre le temps de le faire, pas travailler dans la précipitation. Et un groupe de travail va se mettre en place pour améliorer les conditions de travail", s'est réjoui Nasser Khelifi, enseignant et délégué CGT. "Je regrette juste le temps perdu, c'est du gâchis. Cette décision aurait pu être prise plus tôt, cela aurait permis d'éviter l'annulation de l'examen d'entrée", a-t-il souligné.

Le concours d'entrée est reporté aux 23 et 24 mai. Une "conférence des financeurs" doit se tenir lundi prochain pour évoquer la situation budgétaire. "Sur ce point, le sujet reste entier, rien n'est réglé", a relevé Stéphane Sauzedde.

"Nous travaillons à la recherche de financements complémentaires, que de nouveaux partenaires puissent nous rejoindre", a déclaré Anne Mistler, adjointe à la culture à la mairie de Strasbourg et vice-présidente de l'école.

L.R. avec AFP