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Alsace: une grève suive à la Haute école des arts du Rhin face aux inquiétudes pour son avenir

Des enseignants, personnels administratifs et étudiants de la Haute école des arts du Rhin se sont mis en grève le jeudi 18 avril à Strasbourg et Mulhouse. Ils s'inquiètent de réductions de postes sur fond de difficultés financières de l'établissement.

Des enseignants, personnels administratifs et étudiants de la Haute école des arts du Rhin (Hear) se sont mis en grève le jeudi 18 avril à Strasbourg et Mulhouse, inquiets de réductions de postes sur fond de difficultés financières de l'établissement.

Une "situation extrêmement inconfortable"

Environ 150 personnes ont participé à une assemblée générale dans les locaux de l'école à Strasbourg, pour dénoncer le non-remplacement de cinq enseignants partant en retraite à l'issue de l'année scolaire, et une réorganisation aboutissant à la suppression du cursus de première année à Strasbourg pour le concentrer uniquement à Mulhouse (Haut-Rhin), en réduisant le nombre total de places disponibles de 88 à 52.

"Il y a une transformation majeure de l'école, qui a des conséquences sur les étudiants et sur les structures mêmes de l'établissement. Le directeur opère seul, nous ne voyons pas le cap", a déclaré à l'AFP Nasser Khelifi, enseignant et délégué CGT.

Il dénonce un "management assez rude", et des situations de "souffrance au travail".

Le directeur de cet établissement public, Stéphane Sauzedde, reconnaît une "situation extrêmement inconfortable": l'école, financée principalement par les villes de Strasbourg, Mulhouse et le ministère de la Culture, présente un déficit budgétaire annuel "de l'ordre de 1,5 million d'euros".

Des dépenses en hausse

En cause selon lui, les augmentations successives du point d'indice des fonctionnaires, en 2022 et 2023, qui ont renchéri les dépenses de personnel, et l'inflation, qui pèse sur les coûts de fonctionnement. "Dans le même moment, les villes de Strasbourg et Mulhouse ont diminué leur dotation de 2,5%, soit 200.000 euros, quand il aurait fallu qu'elles les augmentent", explique le directeur, en poste depuis un an.

En 2023 et 2024, l'école a épongé le déficit grâce à des réserves financières bientôt épuisées. "Il a fallu construire des scénarios et prendre des décisions pour ralentir les dépenses et faire des économies", complète-t-il, reconnaissant une "situation d'urgence qui crée une forme de violence et ne rend pas hommage à la qualité des gens".

Il assure néanmoins qu'il n'y aura "pas de baisse de la qualité pédagogique" ni de baisse, "à terme, du nombre global d'étudiants", grâce au renforcement de certains parcours dans les années supérieures.

Certains enseignants ont dit craindre au contraire une "perte de qualité sur les enseignements techniques". Cette réorganisation "méprise les savoir-faire: on a des ateliers bois, métal, terre-céramique... et certains postes en CDD ne seront pas renouvelés", a dénoncé Thomas Voltzenlogel, enseignant et délégué CGT.

A.T. avec AFP