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Dysfonctionnements aux urgences de Strasbourg: une plainte déposée par Force ouvrière

Les urgences engorgées de l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg (est de la France) le 29 décembre 2022.

Les urgences engorgées de l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg (est de la France) le 29 décembre 2022. - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

Force ouvrière santé a déposé plainte quatre mois après avoir saisi la justice afin de dénoncer plusieurs faits au sein des HUS, "pouvant être qualifiés de non-assistance à personne à danger".

Force ouvrière passe à l'étape supérieure. Après avoir saisi le tribunal judiciaire de Strasbourg en décembre dernier, le syndicat a finalement déposé plainte mercredi 10 avril contre les hôpitaux universitaires de Strasbourg pour "dénoncer des faits pouvant être qualifiés de non-assistance à personne à danger".

Il y a quatre mois, Force ouvrière santé avait saisi la justice pour dénoncer l'engorgement récurrent du service des urgences et l'absence d'amélioration des conditions d'exercice.

Le syndicat avait par la suite le droit de porter plainte devant le juge d'instruction dans le cas où ce signalement n'aboutissait pas. Et aujourd'hui, le syndicat déplore qu'aucune information n'a été communiquée "quant à l'exercice concret d'une action judiciaire, afin de trouver des solutions acceptables pour les professionnels et les patients".

Par conséquent, FO Santé a décidé par l'intermédiaire de son avocat de déposer plainte avec constitution de partie civile devant la doyenne des juges d'instruction auprès du tribunal judiciaire de Strasbourg.

"Des professionnels en danger"

Christian Prud'homme, secrétaire du syndicat Force Ouvrière aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg expliquait déjà en décembre se retrouver face à "des professionnels en danger". Il évoque des risques psycho-sociaux, une importante charge mentale ou encore des risques d'exercice liés à la surcharge de travail.

Le syndicaliste dénonçait également une impossibilité de prendre en charge les patients, les mettant ainsi en danger.

Selon le délégué syndical, 55 droits d'alerte ont été émis par les membres du Comité social et économique en 2022, et 36 en 2023. Il relie ces difficultés au manque de lits d'hospitalisation dans les autres services, empêchant de libérer des places aux urgences.

Les syndicats avaient notamment réclamé des enquêtes de l'Inspection générale des affaires sociales après deux décès "inattendus" aux urgences en 2022. Selon FO, ces enquêtes n'ont pas été menées.

Juliette Moreau Alvarez et AFP