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Démission de Jean Rottner du conseil régional: quelles sont les prochaines étapes?

Celui qui était à la tête de la région Grand Est depuis 2017 a annoncé ce mardi se retirer de toute fonction politique.

Il évoque une "décision mûrement réfléchie qui n'a pas été facile à prendre". Jean Rottner, président (LR) de la région Grand Est depuis 2017, a annoncé ce mardi son retrait de l'ensemble de ses mandats, ainsi que de la vie publique, d'ici la fin de l'année. Une décision "lourde" justifiée par des "impératifs familiaux", selon l'élu.

En 2017, il avait succédé à un président de région lui-même démissionnaire, Philippe Richert (LR). Ce dernier, par ailleurs ancien ministre des Collectivités territoriales sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, avait accédé aux commandes de l'institution en 2017, après avoir été élu en 2016.

C'est donc Jean Rottner, qui était alors vice-président du conseil régional, qui en avait pris la tête, après un intérim assuré par Jean-Luc Bohl, et avant d'être réélu en 2021. Le même scénario va désormais se répéter: l'actuel numéro deux de la Région, Franck Leroy (Horizons), va assurer les fonctions de président par intérim pour un mois au maximum.

Une succession conforme à l'article L4133-2 du Code des collectivités territoriales, qui prévoit qu'"en cas de vacance du siège de président pour quelque cause que ce soit, les fonctions de président sont provisoirement exercées par un vice-président, dans l'ordre des nominations et, à défaut, par un conseiller régional désigné par le conseil. Il est procédé au renouvellement de la commission permanente, dans le délai d'un mois".

L'intérim assuré par un élu Horizons

Mais là où la passation de pouvoir précédente avait été faite entre deux présidents issus du même parti politique, la présidence de la région passe cette fois du giron des Républicains à celui d'Horizons. Un allié certain de la majorité présidentielle - malgré son soutien apporté en octobre dernier à des candidats LR lors d'une élection départementale partielle en Gironde et remportée face à deux candidats Renaissance.

Cependant, Jean Rottner était ouvert au dialogue avec la macronie, avec laquelle il composait au sein du conseil régional comme sur le plan national. L'élu, médecin de profession et figure de la crise du Covid-19, avait même été pressenti pour rejoindre l'exécutif. Mais, fidèle à son engagement politique, il avait soutenu Valérie Pécresse lors de l'élection présidentielle.

L'élection d'Eric Ciotti à la présidence des Républicains le 11 décembre dernier laissait néanmoins présager son départ du parti, lui qui ne se retrouve pas dans les idées, parfois proches de l'extrême droite, du député des Alpes-Maritimes.

De nouvelles élections internes

La ligne politique appliquée par Jean Rottner jusque-là pourrait voler en éclats, et son renoncement aiguiser les appétits. Un nouveau dirigeant sera désigné à l'issue d'un vote interne; des élections citoyennes ne seront pas convoquées.

L'assemblée du Grand Est, à la composition complexe, est majoritairement acquise à la droite et traversée par des courants locaux. La majorité régionale, dont les 94 élus, sur 169, sont principalement issus des Républicains, compte également des membres divers droite mais aussi de partis centristes, tels que le MoDem ou Horizons.

Des tendances que l'on retrouve également dans l'opposition, bien que le parti majoritaire y soit le Rassemblement national et apparentés, qui occupe 28 sièges. Laurent Jacobelli, président du groupe, a d'ailleurs déjà déclaré sa candidature à la tête de la Région ce mardi par voie de communiqué.

De nombreuses figures politiques locales et nationales ont réagi à l'annonce de la démission du président de la Région Grand Est. Tandis que sa famille politique a notamment loué sa fidélité, d'autres lui ont adressé leurs remerciements. Le RN, lui, a évoqué "une occasion unique de clarifier le positionnement de chacun" dans une majorité régionale "composite".

Sarah Boumghar