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Bas-Rhin: Strasbourg et Kehl présentent un projet "inédit" de récupération de chaleur sous le Rhin

La mairie de Strasbourg

La mairie de Strasbourg - FREDERICK FLORIN / AFP

Ce projet vise à chauffer près de 7.000 foyers strasbourgeois grâce à la chaleur dite "fatale" de l'aciérie BSW (Badische Stahlwerke) qui peut produire jusqu'à 2,4 millions de tonnes d'acier par an.

La maire de Strasbourg a présenté mardi à Kehl, en Allemagne, un projet "inédit" de récupération de la chaleur issue d'une aciérie de cette commune allemande limitrophe visant à chauffer plusieurs milliers de foyers de la capitale alsacienne dès 2027.

"Un projet inédit, innovant, indispensable"

"C'est un projet inédit, innovant, indispensable pour assurer la transition énergétique de notre territoire", a vanté Jeanne Barseghian (EELV) lors d'une présentation du projet à l'aciérie "Badische Stahlwerke GMBH" (BSW) de Kehl, aux côtés de son homologue allemand, Wolfram Britz.

Ce projet vise à chauffer près de 7.000 foyers strasbourgeois grâce à la chaleur dite "fatale" de l'aciérie BSW (Badische Stahlwerke) qui peut produire jusqu'à 2,4 millions de tonnes d'acier par an.

Pour mettre en oeuvre le projet, une conduite longue de 4,5 kilomètres doit être construite sous le Rhin, qui sépare l'unité sidérurgique de la chaufferie située dans le quartier de l'Esplanade, à Strasbourg.

La première livraison prévue pour 2027

La première livraison d'énergie de chauffage est prévue pour 2027. Une fois mis en service, cela doit éviter l'émission de 19.600 tonnes de CO2 chaque année.

Il s'agit d'une solution "innovante mais abordable", a déclaré Jeanne Barseghian. Citant l'explosion des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine, elle a souligné que l'énergie ainsi récupérée aura l'avantage d'avoir un prix "stable dans le temps", tout en refusant de donner plus de précisions.

Harald Höflich, représentant du Land Bade-Wurtemberg, a vanté un projet "unique en Europe" et qui "symbolise les liens très forts entre les deux rives du Rhin".

Un investissement à 25,5 millions d'euros

Il représente un investissement chiffré à 25,5 millions d'euros devant être apportés, outre l'Union européenne qui fournira une aide de deux millions d'euros du fonds Interreg, par les collectivités locales françaises et allemandes, la Banque des territoires, l'Ademe (Agence de la transition écologique) et son homologue Outre-Rhin Dena (Deutsche Energie-Agentur).

Le projet est piloté par une société d'économie mixte (SEM) composée d'actionnaires publics français et allemands et baptisée Calorie Kehl-Strasbourg.

En juillet, la SERS (Société d'aménagement et d'équipement du Rhin supérieur) a été choisie comme opérateur de maîtrise d'ouvrage.

"Le projet est devenu concret, on est opérationnel, en avance", s'est félicitée auprès de l'AFP Sabine Schimetschek, nommée en mai directrice générale de la SEM.

Il contribuera pour l'eurométropole à atteindre son objectif de porter à 100% la part des énergies renouvelables dans l'approvisionnement en chaleur d'ici à 2050.

C.L. avec AFP