"On est toujours dans la course": avec ses smartphones, Motorola veut reconquérir les Français

En dévoilant coup sur coup un smartphone bracelet et un autre dont l'écran peut s'enrouler, Motorola espère se relancer dans le cœur des consommateurs européens et français.

Avec 2% de parts de marché en Europe, on ne peut pas dire que Motorola soit un géant du monde de la téléphonie sur le Vieux Continent. La marque, qui fut incontournable dans les années 90 et jusqu'au début des années 2000, tente depuis quelques années de revenir sur le devant de la scène.

Un travail de longue haleine qui passe notamment par la présentation de plusieurs concepts étonnants. Au dernier Mobile World Congress qui s'est tenu à Barcelone, la marque avait en stock un smartphone dont la particularité est d'entourer le poignet, comme un bracelet.

"On est dans l'air du temps"

"Ce concept vient montrer que Motorola est à la pointe de la technologie et que l'on innove, qu'on est en plein essor en termes de recherche et développement," nous confie Camille Castinel, directrice marketing et communication France et Bénélux chez Motorola Mobility.

S'il n'est pas question de lancer ce modèle, il sert surtout à démontrer les capacités de Motorola à innover sur un secteur déjà particulièrement bouché par les cadors du milieu comme Samsung et Apple.

"Même si nous ne comptons pas lancer ce concept, l'objectif est de montrer que Motorola détient la technologie, est capable de la produire, potentiellement de l'industrialiser, comme on a fait avec le Razr 40 Ultra." Les produits Razr, moins chers que ceux de Samsung sur le segment des écrans flexibles, ont contribué à démocratiser cette technologie auprès du grand public.

Car Motorola n'est certes qu'un petit acteur en Europe, cela ne l'empêche pas de se faire une place confortable aux Etats-Unis ou en Amérique latine, où il est respectivement numéro 3 et numéro 2. Avec le rachat par Lenovo en 2014, la marque grignote petit à petit des parts de marché dans les différents pays européens, passant de 0,4% à près de 5% en France entre 2020 et 2023.

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Démocratiser la technologie et les usages

Si l'objectif affiché il y a trois ans d'atteindre les 10% de parts de marché en Europe n'est pas encore rempli, Motorola est confiant et pense que sa singularité peut justement faire la différence auprès d'un public qui cherche à la fois de la puissance et des innovations.

"Nous sommes forts outre-Atlantique, et maintenant notre ambition est de revenir sur le marché européen. Ca fait maintenant trois ans qu'on revient en Europe de l'Ouest. On partait de loin, mais comme l'ont démontré les chiffres de Canalys, on est le quatrième acteur en termes de croissance, dans un marché très concurrentiel, très compliqué et exigeant aussi" abonde Camille Castinel.

Plutot que de venir se confronter au très haut de gamme comme veulent le faire Xiaomi et Honor avec des smartphones toujours plus chers, Motorola se tient à bonne distance. Le fabricant souhaite proposer des innovations sans faire flamber les tarifs:

"Notre approche, c'est de proposer le meilleur rapport qualité/prix, de démocratiser la technologie, la 5G, en proposant des produits pertinents et abordables" ajoute-t-elle.

Quant à savoir si Motorola fera partie des fabricants à se lancer dans "la 5G à 100 dollars" promise par Qualcomm, à qui l'on doit les processeurs Snapdragon, la marque ne souhaite pas s'étendre à ce stade.

"On travaille avec Qualcomm sur la partie puce évidemment, la démocratisation de la 5G, on l'a amorcée depuis l'année dernière, on propose aujourd'hui des produits 5G qui vont démarrer à 180 euros, qui est un tarif déjà très agressif" se félicite-t-elle.

Sylvain Trinel