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Spotify va augmenter ses prix en France à la suite de l'adoption de la "taxe streaming"

Mise en application au début de l'année, la taxe streaming a forcé le leader du streaming musical en France à augmenter ses prix.

Le bras de fer entre les plateformes de streaming musical et le Centre National de la Musique (CNM) autour de la "taxe streaming" n'est pas prêt de s'arrêter. Dans une lettre ouverte à ses abonnés, publiée sur X (ex-Twitter) ce jeudi 7 février, le géant Spotify a annoncé une future hausse de prix de son abonnement en France "en raison de coûts supplémentaires [...] imposés par le gouvernement français". Une hausse dont l'ampleur exacte n'a pour l'heure pas été précisée.

"Nous avons tout fait pour éviter d'en arriver là, malheureusement le gouvernement français en a décidé autrement", indique le communiqué.

La taxe streaming - que Spotify appelle "Taxe CNM" - a été mise en place dès le début de l'année, dans le cadre d'un amendement au projet de loi sur le budget 2024. Cette contribution obligatoire - qui doit financer la filière musicale française - est un taux de prélèvement sur le chiffre d'affaires des plateformes de streaming concernées (Spotify, Deezer, Apple Music, Amazon Music ou encore Qobuz).

Une histoire de taxes

L'initiateur de cette taxe, le sénateur Renaissance Julien Bargenton, évoquait initialement dans un rapport, une taxe à hauteur d'1,75% sur le chiffre d'affaires de l'entreprise. Un prélèvement qui devait être modulaire et progressif - en fonction des revenus des plateformes.

Mais à en croire l'exposé sommaire de l'amendement présenté par le gouvernement mi-décembre, le taux de 1,75% a évolué pour arriver à 1,2% mais a perdu son caractère modulaire. Une décision pour "atteindre le rendement estimé de 18 millions d’euros, dans la perspective, à terme, d’une augmentation progressive" de la taxe.

À cette taxe s'ajoutent d'autres contributions. Comme celles destinées aux "ayants droit de la musique" (environ 70% du chiffre d’affaires), les services vidéos (5%) et les services numériques (3%).

"Avec la création de cette nouvelle taxe, Spotify devrait reverser environ deux tiers de chaque euro aux ayants droits et au gouvernement français. Il s'agit là d'un montant conséquent qui ne permet pas d'assurer la pérennité de l'entreprise", poursuit le communiqué.

L'entreprise, qui assume avoir été "très claire" quant à sa position vis-à-vis de la taxe streaming, se désole de ne pas pouvoir "absorber des taxes supplémentaires". En décembre, le directeur général de Spotify, Antoine Morin, menaçait, sur le plateau de FranceInfo, de "désinvestir" la France au profit d'autres pays plus prometteurs comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni.

"Forfait le plus élevé de l'UE"

Finalement, ce sera donc une hausse du tarif des souscriptions. "Même après avoir pris la décision difficile de réduire notre budget marketing [...] nous devrons apporter des changements à notre plan tarifaire en France".

"En clair, tous nos utilisateurs premium français verront leur abonnement augmenter, et paieront désormais le forfait le plus élevé au sein de l'Unuion Européenne", précise le leader du streaming musical en France. Les détails relatifs à la nouvelle tarification et à sa date de mise en application seront donnés "dans les semaines à venir".

En juillet 2023, Spotify augmentait - pour la première fois - ses prix en France. Franchissant la barre symbolique des dix euros pour s'aligner sur ses concurrents Deezer et Apple Music.

Willem Gay