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"On se moque de nous": des syndicats d'agriculteurs mènent de nouvelles actions dans le Sud-Ouest

Gironde, Aude... Des syndicats de viticulteurs ou d'agriculteurs appellent à de nouvelles actions régionales de plus grande ampleur face à l'inaction du gouvernement.

Un mouvement loin d'être enterré. Les agriculteurs en colère avaient prévenu, la fin du Salon de l'agriculture le 3 mars n'allait pas marquer la fin de la fronde du monde rural. Ces derniers jours en Gironde, ce sont les viticulteurs du département qui se sont dressés contre les prix de vente de leurs produits en supermarché. "Non aux prix qui nous tuent", pouvait-on lire sur un prospectus distribué dans les boîtes aux lettres locales.

"C'est déplorable"

Ce jeudi 7 mars aux premières heures de la journée, une cinquantaine d'agriculteurs se sont réunis autour d'une plate-forme logistique de l'enseigne Lidl de Cestas, en Gironde, première à lancer sa foire au vin cette semaine avec des prix que les manifestants considèrent dérisoires.

"C'est les premiers à se lancer. On savait qu'il y avait des prix vraiment dérisoires mais aujourd’hui ce prix est déplorable, un viticulteur ne vit pas avec ce prix-là", affirme à BFMTV l'un des manifestants.

Dans le viseur des viticulteurs, une offre de l'enseigne allemande qui promet deux bouteilles gratuites pour quatre achetées, le tout pour 1,89 euro la bouteille. "Un tonneau de vin de 900 litres, qui correspond à 1200 bouteilles, pour le produire il fait environ 1200 euros de coût de production. Aujourd’hui on vend à 700 euros. On ne demande pas d’aide gouvernementale ni européenne, on veut juste vivre de notre métier", déplore le viticulteur.

"C'est une révolution agricole qui commence là"

Cette nouvelle manifestation est en réalité le symptôme d'une colère qui a bien du mal à s'éteindre malgré les promesses gouvernementales et les annonces du Premier ministre Gabriel Attal ces dernières semaines.

En Occitanie, les agriculteurs devraient de nouveau se mobiliser dans la matinée pour une manifestation qu’ils souhaitent d’ampleur régionale. "Il ne s’agit plus d’une manifestation, c’est une révolution agricole qui commence là", assure Jérôme Barthès, vice-président de la FDSEA, auprès de La Dépêche.

"Cela fait deux mois que la crise est là et nous n’avons toujours pas de réponse concrète de l’Etat, surtout nous en Occitanie. On se moque de nous. Depuis le mois de janvier, on ne cesse de nous donner rendez-vous trois semaines après ", pointe-t-il.

Selon lui, ce jeudi matin à partir de 7h au niveau de la commune de Naurouze dans l'Aude, des agriculteurs "de Haute-Garonne, d’Ariège et du Tarn, voire d’autres départements" devraient se retrouver. "Notre but est de donner un second souffle à cette action", assure, auprès du même quotidien, un jeune agriculteur.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV