"Un acte politique, mais pas personnel": Louis Boyard assume d'avoir refusé de serrer la main à certains députés RN
La séquence fait beaucoup parler d'elle depuis hier soir. L'heure est au premier tour de l'élection de la future présidente de l'Assemblée et ce sont les deux benjamins qui, tour à tour, jouent le rôle d'assesseur. Accolades, poignées de mains, petites tapes sur l'épaule, le scrutin est l'occasion pour les députés de saluer leur jeune nouveau collègue.
Mais quand vient le tour du député RN Philippe Ballard de mettre son bulletin dans l'urne, Louis Boyard, le jeune député LFI qui surveille le scrutin à ce moment-là, refuse de lui serrer la main. Applaudi par les uns, dénigré par les autres, son geste a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
Mais également des incrédulités quant à sa réelle intention d'ignorer le signe de cordialité de l'ancien journaliste parti chez Marine Le Pen. Contacté par BFMTV.com, l'entourage de l'insoumis de 21 ans assume pourtant son geste ce mercredi.
"Ne pas serrer la main à un élu du RN est un acte politique", explique son équipe à BFMTV.com ajoutant qu'il ne faut pas en revanche y voir un signe d'hostilité "personnelle à Monsieur Ballard".
Sébastien Chenu également ignoré
Car le député de l'Oise n'a pas été le seul à être ignoré par son collègue du Val-de-Marne. Quelques minutes plus tard, c'est au tour du député du Nord Sébastien Chenu de ne pas être salué par Louis Boyard.
Le porte-parole du RN s'approche du bureau où l'Insoumis est cette fois assis, tandis que c'est Tematai Le Gayic qui se tient aux côtés de l'urne. Sébastien Chenu lui tend la main et l'Insoumis retire la sienne, comme on peut le voir sur la capture ci-dessous.
Des poignées de main à d'autres RN
Sur d'autres images en revanche, on y voit le jeune député accepter la poignée franche de Julien Odoul, ce conseiller régional Rassemblement national de Bourgogne-Franche-Comté qui avait créé une forte polémique en 2019 en réprimandant en public dans la salle du conseil une mère accompagnatrice scolaire voilée.
On le voit également cordial avec Caroline Parmentier, conseillère presse de Marine Le Pen qui lui pose même une main sur le bras.
"Ce n'est pas ciblé sur une personne, mais sur une idéologie", s'explique l'entourage du député. "Il a pris la décision de marquer son opposition à un moment donné", ajoute-t-on.
"Face à la pandémie des actes racistes..."
Parmentier, Odoul, Ballard... Qui que ce soit, "ça ne fait de toute façon jamais plaisir à Louis Boyard de serrer la main d'un élu RN", précise son attaché de presse. Le député et ses collaborateurs ont cette formule:
"Face à la pandémie des actes xénophobes et racistes, il suffit de respecter les gestes barrières".
Le Covid justement, c'est l'explication qu'a donnée de la séquence le socialiste Jérôme Guedj. "Louis Boyard, quand je lui ai tendu la main quelques secondes avant ou après au même endroit pour voter, m’a juste dit 'avec le Covid, je ne serre pas les mains'", a-t-il défendu sur Twitter avant d'ajouter "Fin de l’histoire, calmez vous les rageux".
Lors du second tour, plus aucun contact n'a d'ailleurs eu lieu entre le jeune député et ses collègues, selon les images de l'Assemblée nationale, contrairement au premier vote dont est extraite la séquence polémique.
Selon nos informations, le député reviendra sur son geste en début d'après-midi ce mercredi aux Quatre colonnes.