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Oudéa-Castéra, impôts, Ukraine: ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Macron

Le chef de l'État, après avoir tenu un propos liminaire d'une trentaine de minutes, a répondu aux questions de journalistes dans le cadre d'une conférence de presse

En conférence de presse, Macron promeut "une France plus forte et plus juste". Après avoir fait une série d'annonces lors d'un propos liminaire de près d'une demi-heure, le président de la République a répondu ce mardi 16 janvier aux questions des journalistes sur les réformes, la vie politique française et l'actualité internationale.

• Une série d'annonces sur l'école et la famille

Un "réarmement civique" dès l'école. Le président a fait une série de mesures en matière d'éducation: des cours d'éducation civique refondés avec un volume horaire doublé, un retour en force du théâtre et de l'histoire de l'art au collège, la possible généralisation en 2026 d'une tenue unique à l'école si l'expérimentation est un succès... Il a également fait part de l'intention du gouvernement d'aller "vers la généralisation du service national universel en seconde".

Emmanuel Macron, qui se dit "favorable" à l'apprentissage obligatoire de la Marseillaise à l'école primaire (ce qui est déjà prévu dans le programme, NDLR), souhaite également qu'une cérémonie de diplômes soit instaurée au collège pour la délivrance du brevet. En outre, il souhaite que les instituteurs soient "mieux formés et mieux payés".

Sur la famille, Emmanuel Macron a annoncé son souhait de revoir le congé parental pour qu'il devienne un "congé de naissance" d'une durée de six mois pour chaque parent et "mieux rémunéré". Il a également annoncé un plan contre l'infertilité pour un "réarmement démographique" du pays alors que la France enregistre le nombre de naissances le plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale.

• Une possible régulation des écrans pour les jeunes

Le chef de l'État appelle aussi à reprendre "le contrôle de nos écrans qui trop souvent enferment" les enfants: "il en va de l'avenir de nos sociétés et de nos démocraties".

"Il y aura peut-être des interdictions, peut-être des restrictions, peut-être des restrictions sur les contenus, et il y aura peut-être je l'espère un bon usage de l'utilisation des écrans", a développé Emmanuel Macron.

Le président de la République a également pointé du doigt le rôle des écrans dans les émeutes survenues l'été dernier à la suite de la mort du jeune Nahel lors d'une intervention policière.

• La baisse d'impôts pour les classes moyennes dès 2025

Emmanuel Macron a confirmé la baisse de 2 milliards des impôts en 2025. En mai 2023, il s’était engagé à "poursuivre une baisse de la fiscalité sur nos classes moyennes". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait évoqué l'inscription de cette baisse "si possible dès le budget 2025".

"On aura dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d'impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025", a déclaré le président de la République.

Parallèlement à cette annonce économique, Emmanuel Macron a plaidé pour un acte II d'une loi pour la croissance et l'activité ainsi que pour un acte II sur le marché du travail, estimant qu'on ne "pouvait plus refuser à plusieurs reprises une offre d'emploi" quand on est chômeur.

• De "l'indulgence" pour Oudéa-Castéra et ses propos "maladroits" sur l'école publique

"Pas de conflit entre les deux écoles". Emmanuel Macron a répondu à la polémique dans laquelle est embourbée Amélie Oudéa-Castéra. La nouvelle ministre de l'Éducation fait l'objet de vives critiques pour son choix de scolariser ses enfants dans le privé, justifiant celui-ci par "un paquet d'heures non remplacées" dans l'école publique de son fils aîné - une défense contestée.

"On ne juge pas les gens sur leurs choix individuels", a déclaré le président ce mardi soir, "là où on met ses enfants c'est un choix privé, on n'a pas à juger les gens et à leur faire des procès là-dessus".

"Les polémiques du moment ne doivent pas nous faire quitter l'axe qui est le nôtre: la réussite de nos enfants et une école forte, c'est un des fondements de la République", a ajouté Emmanuel Macron.

Le président de la République, qui a de "l'indulgence" pour sa ministre, a toutefois estimé que celle-ci avait eu un "propos maladroit" pour lequel "elle a eu raison de s'excuser".

• Un "soutien complet" aux victimes des inondations

"On sera là". Interrogé sur les récentes inondations dans le Pas-de-Calais, Emmanuel Macron a redit le "soutien complet et entier" de l'État aux victimes, notamment en matière d'indemnisation.

"Nous aurons à vivre les conséquences du dérèglement climatique, il est déjà là", explique encore Emmanuel Macron. "On va devoir changer nos villes, nos paysages, nos régions pour faire face" mais "on continuera à vivre à Dunkerque, Calais et dans l'Audomarois", malgré les aléas climatiques, a-t-il assuré.

• Le RN qualifié de parti du "mensonge"

Emmanuel Macron accuse le Rassemblement national d'être le "parti de l'appauvrissement collectif", "du mensonge", du "transformisme" et de la "colère facile".

"On sait plus trop ce qu'ils disent, mais ça a l'air sympa, c'est ça que peuvent se dire les Français", a expliqué le président, qui a assuré qu'il se "battra jusqu'au dernier quart d'heure" contre l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir.

• Une absence d'accord sur Paris avec Rachida Dati

C'est sans conteste l'annonce forte du remaniement: la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. La maire du septième arrondissement de Paris, exclue depuis des Républicains, a été choisie par Emmanuel Macron et Gabriel Attal pour son "énergie" et sa "liberté" et ce malgré sa mise en examen.

Une nomination pour "ouvrir des portes et (...) mettre fin à cette France du 'c'est pas fait pour moi', il faut lutter contre celle-ci", a poursuivi le chef de l'État.

Le président a également affirmé n'avoir "pas parlé de Paris" avec sa nouvelle ministre, en référence à un éventuel accord avec Rachida Dati en vue des municipales en 2026. À ce propos, Emmanuel Macron s'est dit favorable à une remise cause de la loi "Paris-Lyon-Marseille" qui prévoit un mode de scrutin spécifique pour ces villes.

• "Aucun regret d'avoir défendu la présomption d'innocence" de Depardieu

Sur l'affaire Depardieu et la polémique qu'ont suscité ses propos en décembre dernier, Emmanuel Macron dit "n'avoir aucun regret d'avoir défendu la présomption d'innocence pour une personnalité publique, un artiste en l'espèce, comme je l'ai fait pour des responsables politiques".

"Si j'ai un regret c'est de ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes qui sont victimes de ces violences était importante et combien ce combat est essentiel pour moi", a toutefois ajouté le président.

• Un hommage aux victimes françaises du Hamas le 7 février

Emmanuel Macron a annoncé un hommage aux victimes françaises du Hamas le 7 février 2024 aux Invalides à Paris, soit 4 mois après les attaques terroristes survenues en Israël.

"Nous avons libéré quatre otages, nous avons encore trois otages qui sont détenus et nous nous battons pied-à-pied avec les autorités israéliennes, avec le Qatar et aussi plusieurs autres collègues pour les libérer", a encore indiqué le président.

Le chef de l'État a encore mis en garde Israël contre un "risque dans la durée" pour sa sécurité si le conflit s'étendait dans la durée et a affirmé "se battre" pour la création d'un État palestinien.

• Un déplacement en Ukraine en février et de nouvelles livraisons d'armes à Kiev

Emmanuel Macron a fait savoir qu'il se rendra en Ukraine le mois prochain, deux ans après le début de la guerre contre la Russie.

"Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner car la sécurité même de l'Europe et de tout le voisinage russe serait remise en cause", a encore assuré le chef de l'État.

Le président de la République a également annoncé que la France livrera 40 nouveaux missiles longue portée SCALP et des "centaines de bombes" aux forces ukrainiennes.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV