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Doubs: six collégiennes interpellées et placées en garde à vue après l'agression filmée d'une camarade

Une salle d'examen dans un lycéen parisien (photo d'illustration)

Une salle d'examen dans un lycéen parisien (photo d'illustration) - Thomas Samson-AFP

Les six collégiennes seront convoquées au début du mois de juillet devant le tribunal pour enfants.

Une collégienne a été placée sous contrôle judiciaire, vendredi 3 mai, après avoir violemment agressé une camarade de classe à Sochaux (Doubs), a appris BFMTV.com auprès de Paul-Édouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard, confirmant une information de l’Est Républicain. Dans cette affaire, six collégiennes ont été interpellées et placées en garde à vue pour violences ou complicité de violence sur une camarade de classe.

Le père découvre la vidéo de sa fille

Le jeudi 28 mars, en début d’après-midi, des collégiennes en classe de troisième se préparent dans le vestiaire du gymnase avant le traditionnel cours de sport. La victime est assise sur un banc. Une altercation verbale éclate avec une camarade.

Les esprits s’échauffent. Les insultes fusent. La victime ne se laisse pas faire. Elle répond à l’adolescente, tente de se défendre de toutes ses forces quand elle lui agrippe le bras. "Mais elle va lui agripper les cheveux et la faire tomber", détaille le procureur de la République de Montbéliard. Au sol, la victime reçoit plusieurs coups qui lui causeront deux jours d’ITT.

Dans ce huis clos sans adulte, le professeur étant un homme, la collégienne ne trouve aucune aide. Autour d’elle, ses camarades dégainent leur téléphone pour filmer la scène d’une dizaine de secondes. Les violences prendront finalement fin avec l’intervention d’une camarade pour féliciter l'auteure présumée des coups: "c’est bien, elle a eu ce qui méritait”. La vidéo, elle, est diffusée sur les réseaux sociaux.

"Le papa de la victime apprend le samedi qu’une vidéo de sa fille en train de se faire frapper par une autre personne dans le vestiaire tourne sur les réseaux sociaux", explique Paul-Édouard Lallois. Le père de famille récupère cet extrait et interroge sa fille. Elle ne lui avait rien dit de cette agression, mais sa parole se libère. Elle rapporte les coups dont elle a été victime. Une plainte est déposée.

Six collégiennes interpellées dans leur établissement

Les vidéos permettent l'identification rapide des six collégiennes: l’auteure des coups, les quatre adolescentes qui ont filmé et enfin la jeune fille qui a fini par intervenir.

Le procureur de la République décide de "frapper fort pour interpeller ces jeunes filles": la rentrée scolaire. Ce lundi 29 mars, les six collégiennes sont interpellées une à une à la sortie du bureau de la direction du collège après un passage en conseil disciplinaire. Une opération qui s’est déroulée en deux temps.

Une première vague d’interpellation a eu lieu en matinée. La seconde en milieu de journée. Trois des six collégiennes ont passé la nuit en garde à vue au commissariat. "Elles n’ont aucun antécédent judiciaire", précise Paul-Édouard Lallois. Aucun harcèlement scolaire ne se cache par ailleurs derrière cette agression. "C’est une querelle de collégienne", poursuit le procureur de la République.

"Filmer constitue bien une infraction"

En garde à vue, certaines expliquent ne pas comprendre les faits qui leur sont reproché, explique le procureur. "Filmer constitue bien une infraction" dans ce cas de figure, rappelle Paul-Édouard Lallois. Que la vidéo soit diffusée ou non.

L’auteure présumée des coups, interpellée jeudi, est poursuivie du chef de violences aggravées par deux circonstances : commises dans un établissement scolaire et sur une mineure de 15 ans. Elle a été déférée ce vendredi matin devant le juge des enfants qui a décidé de son placement sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.

Dans l’attente de sa convocation devant le tribunal pour enfants, début juillet, elle a interdiction d’entrer en contact avec la victime et les collégiennes qui ont filmé la scène. Elle a également été placée en foyer de la protection de l’enfance. Les cinq autres collégiennes seront elles aussi convoquées au début du mois de juillet.

Charlotte Lesage