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Police-Justice

Cyberharcèlement: lancement de l'application 3018 pour améliorer le suivi des enfants

L'application 3018, lancée le 8 février 2022, pour lutter contre le cyberharcèlement

L'application 3018, lancée le 8 février 2022, pour lutter contre le cyberharcèlement - Capture écran

Le gouvernement a soutenu le lancement, ce mardi, de l'application 3018 pour lutter contre le cyberharcèlement des plus jeunes.

"Il n'y a aucune fatalité". Une nouvelle application d'aide aux victimes de cyberharcèlement, qui permet notamment d'adresser une capture d'écran pour documenter le harcèlement, a été lancée mardi par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer en visite dans un lycée des Hauts-de-Seine.

L'appli 3018, le numéro d'aide d'urgence pour le cyberharcèlement, permet aussi de "discuter" sur un "tchat" pour signaler les situations à risque, notamment dans le milieu scolaire. Ces signalements seront ensuite transmis aux réseaux sociaux pour qu'ils suppriment les contenus en cause ou à la plateforme Pharos, le portail officiel de signalements de contenus illicites sur internet, pour les cas les plus graves. Le ministère espère ainsi assurer une "prise en charge rapide de la victime".

Annoncée en novembre par Emmanuel Macron, cette application, disponible depuis, mardi sur iOS et Android a été "fabriquée en six semaines", elle est "simple" et "correspond aux objectifs", a indiqué Stéphane Richard, le PDG d'Orange qui l'a développée en lien avec l'association e-Enfance.

10% d'élèves concernés

"La question du harcèlement est à regarder en face, on veut que ce soit signalé, qu'il n'y ait pas de silence autour de ça, il faut que vous en parliez, que ça cesse. C'est un sujet central", a expliqué Jean-Michel Blanquer devant des élèves du lycée professionnel de Prony à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), en présence de Brigitte Macron et d'Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance.

Au total, 6 à 10% des élèves subiraient une forme de harcèlement au cours de leur scolarité et un quart des collégiens seraient confrontés à du cyberharcèlement, selon un rapport du Sénat publié en septembre. Le harcèlement peut avoir des conséquences dramatiques, comme l'a rappelé fin octobre le suicide de Dinah, une lycéenne de 14 ans à Mulhouse (Haut-Rhin).

D'autres pistes explorées

Outre l'application 3018, Jean-Michel Blanquet et Aurélien Taquet ont également demandé aux plateformes de faire plus pour contrôler l'âge des utilisateurs de réseaux sociaux. Ceux-ci sont en effet interdits aux moins de 13 ans, mais dans les faits, il n'est pas difficile d'y accéder. Le secrétaire d'État chargé de l'enfance a ainsi déclaré vouloir "mettre la pression sur les plateformes pour qu'il y ait davantage de contrôles et de transparence".

Aurélien Taquet a également mis en avant la plateforme Je protège mon enfant, qui doit aider les parents qui peuvent être "assez dépourvus" en connaissances informtiques. "C'est un campus de la parentalité numérique, pour bénéficier de ressources sur la relation de leurs enfants avec les écrans", a-t-il expliqué.

3020: le numéro de téléphone à joindre en cas de harcèlement scolaire

Le "3020", "NON AU HARCÈLEMENT", est le numéro national à joindre pour les personnes victimes de harcèlement scolaire. La personne ou ses proches peuvent contacter ce numéro d'écoute et de prise en charge gratuit, accessible du lundi au vendredi, saufs jours fériés, de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h

Anthony Audureau