Hausse de la taxe foncière: la droite quitte le Conseil de Paris, Rachida Dati dénonce le "braquage" des Parisiens

Le groupe emmené par la maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, a ciblé la maire de Paris sur l'annonce de la hausse de la taxe foncière.

Moins d'une heure après le début du Conseil de Paris, le groupe des Républicains, emmené par la maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, a quitté la salle ce mardi matin.

La taxe foncière cible des débats

Ce Conseil de Paris a débuté par le débat d'orientations budgétaires alors qu'il y a quelques jours, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé une hausse de la taxe foncière pour les Parisiens. "Vous avez décidé de manière un peu honteuse, un peu cachée une augmentation de 52% de la taxe foncière", a rapidement lancé Rachida Dati à l'adresse d'Anne Hidalgo.

Elle a également mis en cause le non-respect par la maire de l'envoi des "projets de délibération accompagnés d’une note explicative de synthèse" douze jours avant la séance. "Ce document aurait donc dû être transmis le mercredi 2 novembre au plus tard", affirme Rachida Dati alors qu'il a été adressé le 7 novembre.

"Quel mépris, quel irrespect. Ça ne fait ni rire, ni sourire les Parisiens", lance Rachida Dati, soutenue par les applaudissements de son groupe.

La maire du 7e arrondissement rappelle qu'Anne Hidalgo a "trahi une promesse de campagne" en annonçant une hausse de la taxe foncière. La maire de Paris finit par couper Rachida Dati en expliquant qu'elle a dépassé son temps de parole et en lui adressant un rappel au règlement.

Un "braquage" des Parisiens

"Nous, nous ne serons pas complices ni de ce braquage, ni de cette trahison" conclut la cheffe de file des Républicains au Conseil de Paris en quittant la salle avec son groupe.

""Le seul moyen pour Hidalgo d'éponger son déficit c'est de braquer les Parisiens. Les "braquer", c'est dans tous les sens du terme. Les braquer psychologiquement, mais aussi financièrement", déplore Rachida Dati interrogée au micro de BFM Paris-Ile-de-France, peu après sa sortie du Conseil.

"Tout ce qu'elle veut, c'est récupérer de l'argent pour éponger ses dépenses folles" poursuit l'élue LR.

Interrogée par BFM Paris-Ile-de-France, la maire du 7e arrondissement a appelé à la mise en place d'un audit au sujet des 300 millions d'euros de subvention accordés à des asssociations par la municipalité. Elle espère par cet audit, identifier à quoi correspond cette somme.

"Paris est gérée de manière totalement irrationnelle, c'est pour ça que j'en ai appelé à l'Etat", tance Rachida Dati.

"Le jeu de l'opposition"

De son côté, la présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris ne s'est pas dite surprise par l'attitude de Rachida Dati et de son groupe. "C'est le jeu de l'opposition. Ils ont besoin de se démarquer et de se faire entendre", juge-t-elle auprès de BFM Paris-Ile-de-France.

Toutefois, l'élue écologiste estime les arguments portés par Rachida Dati, au sujet de la taxe foncière, "assez faibles". Pour elle, l'opposition a surtout voulu faire du bruit et "un coup de théâtre".

"Au vu de la situation des finances, on essaie de faire les choses sérieuses (...) Le constat est simple, toutes les collectivités françaises se retrouvent le dos au mur avec la dette covid", explique Fatoumata Koné.

Anne Hidalgo a également rappelé les motifs qui ont justifié sa décision d'augmenter la taxe foncière. "Le budget s'inscrit dans un contexte national et international tendu[...] Nous avons besoin de moyen pour continuer nos missions de protection de nos concitoyens", explique la maire de la capitale.

Nicolas Dumas avec Amaury Tremblay