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Israël: trois mois après l'attaque du Hamas, le sort suspendu des otages toujours retenus à Gaza

Lors de l'attaque inédite du Hamas sur Israël le 7 octobre, environ 250 personnes ont été prises en otage, selon les autorités de l'État hébreu. 110 d'entre elles ont depuis été libérées, mais le sort des personnes qui restent demeure incertain.

Trois mois que des otages sont retenus dans la bande de Gaza, sans savoir s'ils en sortiront un jour. Le 7 octobre, le Hamas prenait d'assaut le sud-est d'Israël dans une offensive inédite par son ampleur et sa violence.

L'attaque a fait environ 1.140 morts, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Plus de 240 personnes ont également été enlevées au cours de l'assaut.

110 libérations

Depuis, 110 d'entre elles ont été libérées, en échange d'au moins 240 prisonniers palestiniens retenus en Israël, dans le cadre de plusieurs accords entre l'État hébreu et le Hamas.

De la même manière que le nombre total d'otages pris le 7 octobre est incertain, le nombre de personnes toujours retenues à Gaza l'est également. Ce samedi, sur BFMTV, le porte-parole francophone de l'armée israélienne Olivier Rafowicz a affirmé qu'il restait encore 136 otages à Gaza, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé qu'ils étaient au nombre 129 le 12 décembre.

"On a dû relever le nombre d'otages il y a quelques jours par des informations nouvelles que nous avons récupérées", a fait savoir Olivier Rafowicz sur notre antenne.

Selon un décompte du New York Times, au moins 21 d'entre eux seraient morts. Selon le Washington Post, ce chiffre s'élèverait à 33. Au sein de ces bilans sont amalgamés les otages morts dont les corps ont pu être récupérés par Israël, mais aussi les personnes qui seraient mortes au cours de leur enlèvement, celles qui auraient été tués en captivité et celles qui auraient été tués par erreur par l'armée israélienne.

Emmanuel Macron a adressé dimanche dernier, lors de ses voeux aux Français, ses pensées aux familles des otages toujours retenus par le Hamas. "Nous ne les oublions pas", a déclaré le chef de l'État. "41 Français ont été assassinés, et je pense ce soir à leurs familles comme je pense aux familles de nos compatriotes encore retenus en otage", a ajouté le président.

Trois Français sont toujours considérés comme retenus en otages: le Franco-mexicain de 32 ans Orión Hernández Radoux, le Franco-israélien de 53 Ofer Kalderon (père d'Erez et Sahar, deux jeunes otages libérés) et le Franco-israélien de 49 ans Ohad Yahalomi (père d'Eitan, jeune otage libéré).

En tout, huit otages du Hamas avaient la nationalité française. En dehors des trois toujours considérés comme détenus, quatre ont été libérés (Mia Shem, Erez Kalderon, Sahar Kalderon et Eitan Yahalomi). Un autre otage, Elya Toledano, est quant à lui mort en captivité.

Poursuite des combats en attendant une potentielle trêve

Après trois mois de guerre, Israël reste inflexible et affirme vouloir poursuivre son offensive avec deux objectifs: le "retour" des otages et "l'élimination" des capacités militaires du Hamas, qui restent "importantes" selon l'allié américain. "2024 sera une année de combats", a prévenu vendredi le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari. L'armée continue de "se battre dans le nord, le centre et le sud" de la bande de Gaza.

De son côté, le Hamas se montre inflexible malgré le pilonnage de la bande Gaza: les otages israéliens retenus à Gaza ne seront libérés que selon les "conditions" de l'organisation islamiste, a déclaré mardi son chef Ismaïl Haniyeh lors d'une allocution télévisée.

Le 20 décembre, Ismaïl Haniyeh a effectué une rare visite au Caire, en Égypte pour échanger avec des médiateurs, relaie le New York Times, des échanges qui pourraient laisser présager d'une nouvelle trêve entre le Hamas et Israël en vue d'échanges de prisonniers.

Les bombardements incessants israéliens ont fait 22.722 morts à Gaza, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ils ont détruit des quartiers entiers et déplacé 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, d'après l'ONU, qui vivent dans des conditions terribles

La bande de Gaza est "tout simplement devenue inhabitable", et ses habitants "font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde", a résumé vendredi le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths.

"Nous continuons de demander une fin immédiate au conflit non pas seulement pour la population de Gaza et ses voisins menacés, mais pour les générations à venir qui n'oublieront jamais les 90 jours d'enfer et d'attaques sur les principes les plus fondamentaux de l'humanité", a déclaré M. Griffiths.

Glenn Gillet avec AFP