Var: un policier en grève de la faim depuis 3 mois pour dénoncer le "harcèlement" de sa hiérarchie

Stéphane, policier à Hyères, a perdu 18kg. Très affaibli, il continue de demander l'ouverture d'une enquête et l'application de réelles sanctions.

Stéphane ne lâche rien. Ce policier de Hyères, dans le Var, est en grève de la faim depuis trois mois afin de dénoncer le "harcèlement" de sa hiérarchie. Très affaibli, il confie ses difficultés, mais continue de demander qu'une enquête soit ouverte.

"C'est lourd, c'est épuisant", confie-t-il la voix faible à BFMTV Toulon Var.

Le soutien de ses collègues

Le policier entend dénoncer de cette façon le "harcèlement" dont il aurait été victime pendant 14 ans par sa hiérarchie. D'autres membres des forces de l'ordre l'accompagnent pour lui apporter leur soutien.

"J'ai été harcelé à Nice par un commissaire qui était poursuivi pour du harcèlement sexuel sur des petites adjointes de sécurité (...). Quand on a dénoncé ça, le harcèlement a commencé", raconte Bruno Attal, secrétaire général adjoint du syndicat France Police policiers en colère.

"Il faut quoi (...) pour qu'on réagisse enfin?"

"Je n'ai pas eu ce cran de dire non, je vais me battre. Ce que j'ai fait, c'est que je suis parti parce que je savais qu'on ne me lâcherait pas", explique-t-il.

"Lorsqu'il y a dépôt de plainte pour harcèlement de la part des fonctionnaires (...), c'est systématiquement classé sans suite. Il faut quoi? Qu'il y ait 200, 300, 400, 500 policiers qui fassent grève de la faim pour qu'on réagisse enfin? (...) C'est une honte", dénonce-t-il.

Les policiers en appellent désormais au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ils demandent l'ouverture d'une enquête interne et la mise en place de réelles sanctions.

Juliette Desmonceaux