Toulon: que deviennent les navires de la marine retirés du service?

La marine s'est engagée sur la voie du recyclage des vieux navires, retirés du service actif après 30 ans. A Toulon, une soixantaine de bateaux attendent ainsi d'être démantelés.

Ils n'ont pas quitté la rade de Toulon depuis des années. En tout, une soixantaine de navires de la marine, frégates anti-aériennes et sous-marines, restent amarrés ici depuis leur retrait du service actif.

"Un bateau est construit pour une durée de vie approximativement de 30 ans", explique à BFM Toulon Var, le capitaine de frégate Raphaël, responsable opérations du service soutien de la flotte de Toulon.

Mais après 30 ans, que faire de ces navires désormais inutilisés? "Ces coques sont destinées à être déconstruites, on vient faire appel à des entreprises spécialisées qui viennent séparer matériau par matériau pour éliminer proprement l'ensemble des déchets", poursuit le capitaine de frégate Raphaël.

Plus question de couler les navires

Auparavant, les bateaux pouvaient être coulés pour servir de récifs artificiels. Au début des années 2000, la question de l'immersion du porte-avions Clemenceau -lui aussi resté longtemps amarré à Toulon- avait ainsi été proposée, avant de finalement être abandonnée au profit d'un démantèlement. La pratique posait évidemment des questions de pollution de l'environnement, compte tenu des déchets dangereux que peuvent contenir les navires.

Depuis 2008 et la convention de Hong Kong sur le recyclage des navires, la marine s'est engagée sur une voie plus respectueuse de l'environnement, encadrée par des règlementations. Plus question de couler, désormais les bateaux sont démantelés.

"Il y a une certaine volonté à déconstruire de manière efficace et réglementaire. Les matériaux sont recylés, il y a une valorisation. Avec un partage financier 50/50 entre l'industriel et la marine", ajoute le capitaine de corvette Laurent, adjoint au sein du service soutien de la flotte de Toulon.

En 2021, ce sont près de 200 coques qui ont dû être démantelées, soit 80.000 tonnes. Sur la base de Toulon, près d'une soixantaine de bateaux devraient être recyclés en 2023.

Thomas Bernabé avec Carole Blanchard