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Singes volés au zoo de La Londe-les-Maures: trois primates retrouvés par la police à Marseille

Les primates avaient été dérobés en fin de semaine dernière au Jardin zoologique tropical de La Londe-les-Maures. Onze singes-écureuils sont toujours dans la nature.

Trois des 14 singes-écureuils, volés dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 janvier au Jardin zoologique tropical de La-Londe-les-Maures, ont été retrouvés ce vendredi 2 février par la police à Marseille, a appris BFM Marseille Provence, confirmant une information de nos confrères de La Provence

Des signalements et plusieurs éléments ont aiguillé les policiers vers la cité de la Sauvagère, dans le 10e arrondissement de la cité phocéenne, où une opération a été menée. Elle a permis de récupérer un premier primate. Selon nos confrères de La Provence, un jeune de 19 ans a été interpellé.

Deux autres singes ont été retrouvés dans la nuit, sans que les circonstances entourant leurs découvertes ne soient connues. Un des trois singes a été découvert dans le véhicule du suspect qui avait été repéré à proximité du lieu du vol, a indiqué le parquet de Toulon à BFM Toulon Var.

Le parquet requiert le placement en détention provisoire du suspect pour "vol en bande organisée", "détention et transport d'espèces protégées" et "association de malfaiteurs". Les peines peuvent aller jusqu'à sept ans de prison.

Tous les primates ont été confiés à la SPA de Marseille. Onze singes-écureuils sont toujours dans la nature. Le parquet de Toulon invite toute personne ayant des informations sur les animaux manquants à se manifester auprès des autorités.

Des voleurs aguerris

Pour la direction du parc, il ne faisait aucun doute après le vol: les responsables avaient repéré les lieux à l'avance, et avaient une certaine connaissance des primates pour réussir à les dérober aussi rapidement.

"À défaut d'être des passionnés des animaux, ce sont des personnes qui connaissent suffisamment ce type de primates pour pouvoir s'en saisir", expliquait sur notre antenne ce mardi soir Jean-Michel Dupuyoo, responsable du jardin zoologique. "Ce type de capture pour 14 animaux, ça nous prendrait une demi-heure environ."

Depuis le vol des primates, une enquête a été ouverte et les animaux manquants ont été identifiés. Car les singes-écureuils, originaires d'Amérique du Sud, sont une espèce protégée.

"Ces animaux sont tous répertoriés sur un fichier national, ce qui veut dire que quiconque récupère un animal en France ou à l'étranger avec ce numéro, qui est unique, peut savoir d'où il vient et pourquoi il manque", précise Jean-Michel Dupuyoo.

Le responsable du parc craint un vol commis pour revendre les singes sur le marché noir à des personnes souhaitant les posséder comme animaux de compagnie.

"On sait qu'il existe une demande, et c'est cette demande qui alimente un trafic", explique Jean-Michel Dupuyoo. "Étant donné qu'ils sont interdits à la vente, on peut s'imaginer que les prix peuvent s'envoler. Il y a, malheureusement, sur des réseaux sociaux bien connus, des annonces de singes capucins, de ouistitis, ou de singes-écureuils."

L'état de santé des singes inquiète

Mais ces primates, habitués à vivre en groupe, ne sont absolument pas faits pour être gardés comme animaux de compagnie. Ce sont des singes "très sensibles, qui ne sont pas faits pour être gardés chez soi dans une petite cage, avec des aliments qui ne sont pas préparés, formulés pour eux."

La principale inquiétude du parc zoologique aujourd'hui concerne l'état de santé des animaux, qui sont "clairement" en danger.

"Ce sont des animaux qui demandent des soins réguliers tout au long de la journée", alerte Jean-Michel Dupuyoo. "Ici, on les nourrit cinq fois par jour, leurs loges sont nettoyées tous les jours, désinfectées. Ils sont également vaccinés chaque année contre une maladie particulière, vous ne trouverez pas le vaccin en pharmacie."

D'autant plus que la disparition des 14 singes a déjà commencé à avoir une incidence sur le reste du groupe, resté au parc. Car parmi les animaux dérobés se trouvait le mâle dominant du groupe, ainsi qu'un bébé âgé de seulement quelques mois.

"C'est la panique dans le groupe. (...) Ce sont des animaux qui vivent dans la nature en groupe de type familial, où il y a des liens très forts entre les individus. Le fait d'arracher des individus à leur groupe, ça va les stresser eux-mêmes, mais également leurs congénères restés dans le groupe."

Séparés de leur groupe, les animaux risquent de tomber malades plus rapidement, mais peuvent également se montrer dangereux.

Manon Mugica et Laury Holste avec Alixan Lavorel