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La Seyne-sur-Mer: prison avec sursis requis contre les agresseurs d'un élu EELV en marge d'un banquet Reconquête

Le symbole de la justice (illustration).

Le symbole de la justice (illustration). - - Ashraf Shazly / AFP

Un élu EELV a été agressé en juin dernier alors qu'il manifestait contre un rassemblement du parti Reconquête à La Seyne-sur-Mer.

Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis mardi 28 novembre à Toulon contre deux jeunes hommes ayant porté en juin des "coups violents" à un élu EELV de la Seyne-sur-Mer (Var) en marge d'un banquet de militants Reconquête locaux dans un camping.

Âgés de 22 et 24 ans, les deux hommes, dont le premier est le fils du directeur du camping de la Seyne-sur-Mer dans le restaurant duquel -en gérance- s'est tenu ce repas de militants du parti d'extrême droite le 11 juin 2023, et le second son neveu, ont reconnu avoir porté respectivement un coup de poing et un coup de pied à l'élu écologiste Hakim Bouaksa. De gestes qu'ils ont tous deux dit regretter à l'audience.

ITT de trente jours

Pour les deux autres prévenus, le directeur du camping et le gérant de son épicerie, également jugés pour "violences en réunion" ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours, le procureur de la République a demandé la relaxe, faute d'éléments suffisants pour établir leur responsabilité dans les coups portés à l'élu, qu'ils ont formellement contestés.

"Quand bien même on est acculé dans une manifestation où on est invectivé, on ne doit jamais répondre avec violence parce que cela a des conséquences graves", a souligné le procureur Eric Moretti à l'intention des auteurs des coups.

Une ITT de trente jours a été reconnue à l'élu d'opposition, qui a été blessé au visage, aux cervicales et a eu le bras cassé.

Au moment des faits, l'élu Europe Écologie - Les Verts à La Seyne-sur-Mer participait avec une trentaine d'autres personnes, dont des militants syndicaux et de partis de gauche, à un rassemblement non déclaré devant le camping "L'Hacienda" de la Seyne-sur-Mer où devait avoir lieu un banquet de militants locaux du parti d'extrême droite Reconquête.

Décision le 5 décembre

Sur les vidéos, on voit plusieurs manifestants filtrer systématiquement les voitures qui cherchent à entrer dans le camping tout en scandant "bienvenue aux fachos" ou en proférant des insultes.

"C'est normal de ne pas être d'accord, on est en démocratie. Mais on n'a pas à empêcher les gens d'entrer dans un restaurant en leur criant dessus et en les traitant de 'fachos', c'est choquant", a estimé la présidente du tribunal, Marie-Laure Arnouil.

"Nous étions là pour marquer le coup, en aucun cas pour empêcher la tenue de la réunion", s'est justifié Hakim Bouaksa.

"Mon seul objectif était de faire comprendre à ces militants d'Eric Zemmour qu'à La Seyne-sur-Mer, il y a des gens qui sont opposés aux valeurs" racistes et fascistes véhiculées par le parti Reconquête, a-t-il poursuivi.

La décision a été mise en délibéré au 5 décembre.

M.L. avec AFP